Evolutions actuelles du concept de distance pour l’action éducative et sociale

Il y a des concepts et des notions qui « ne se discutent » pas. Gravées dans nos discours comme dans nos modes de pensée, elles s’accrochent aux bases mêmes de ce que nous croyons savoir sur nos métiers.

Petite enfance, éducation spécialisée, soin psychologique, travail social et humanitaire, quel que soit le secteur dans lequel nous travaillons ou agissons, nous nous sentons tous concernés par le concept de distance.

Bien qu’il nous serait difficile de nous souvenir quand et comment la valeur de ce concept nous aurait été enseignée ou même aurait fait l’objet d’un acte de formation significatif, nous avons l’impression qu’il a toujours été présent en arrière-plan de notre évolution professionnelle.

Jamais questionnée, souvent affirmée, régulièrement invoquée, même quand visiblement elle venait à manquer, la notion de distance est un impensé toujours présent de nos professions. Quelque chose qui tient sans doute à l’histoire de nos métiers, à la conception même de l’éducation, du travail social et de la professionnalisation de ces métiers.

Quand une notion est à ce point indiscutable, c’est qu’elle contient et résume en elle de nombreuses idées, parfois contradictoires, mais qui nous paraissent nécessaires pour agir.

Ainsi, la notion de distance professionnelle concentre en un simple mot un ensemble de croyances professionnelles qu’il convient aujourd’hui d’éclaircir.

La distance revendiquée comme gage de professionnalité

La première tient à la notion de professionnalité. En matière d’éducation, peut-être encore davantage en ce qui concerne l’éducation de la petite enfance, nous exerçons des métiers de récente professionnalité.

La revendication professionnelle n’a pas encore perdu de son acuité, car les opinions « naturalistes » qui affirment que l’éducation reposerait sur des bases, des sentiments et des savoir-faire naturels, restent encore très vives dans la société.

Tous les professionnels de l’éducation l’ont vécu ; à la différence d’autres métiers, les éducateurs savent qu’ils doivent sans arrêt composer avec les idées et les objections de tout un chacun. Le seul recours qui reste quand une profession ne va pas de soi c’est d’affirmer encore et encore sa professionnalité.

Dans cette entreprise et dans ce but, la notion de distance paraît alors de bon secours. Elle serait, au fond, ce qui pourrait différencier l’amateur du professionnel. Ce dernier aurait appris à mettre à distance ses émotions, ses croyances et ses déterminations pour mettre en œuvre un savoir et un savoir-faire « neutre » et indépendant.

Mais l’attrait exercé par le concept de distance ne saurait se résumer à ce seul aspect. En effet, en dehors de la distance, le professionnel dispose souvent pour s’affirmer d’autres éléments comme l’expertise ou le savoir.

La distance revendiquée comme protection contre le risque de se perdre

Il existe un second aspect, une seconde signification de ce concept, qui rend compte de son caractère répandu et de son apparente nécessité.

Ce second aspect est lié au souci de se préserver soi-même, et renvoie à la question de la peur, omniprésente chez les professionnels du social et de l’éducatif, de se « faire dévorer » par leur travail, leur public ou leurs usagers.

La distance, dans cette perspective, serait au fond une forme d’assurance nécessaire que devrait prendre ou se donner le professionnel. Chacun en convient : dans nos métiers, il faudrait se préserver, ne pas trop donner de soi, ne pas trop s’investir.

On croit tous en connaître les enjeux. L’imprudent qui ne respecterait pas de tels préceptes ne tarderait pas à être mis en difficulté, à s’épuiser psychiquement autant que physiquement et, pour finir, il perdrait même son travail, si ce n’est tout simplement la raison.

Cette croyance implicite ou explicite, tellement répandue dans nos métiers, peut être considérée comme une sorte de mythe, en ce sens qu’elle se présente comme un scénario, une histoire, qui n’est dépendante d’aucune date et d’aucun événement en particulier : sa valeur serait générale et ne dépendrait pas des circonstances.

Mieux : tel un mythe, chacun est persuadé qu’il représente et rend compte d’une quantité d’histoires vécues et vraies ; nous croyons tous connaître des personnes qui auraient manqué de distance et qui auraient connu, à la suite de cette erreur, la déchéance promise.

A la réflexion, ce mythe de « manque de distance » a de nombreuses analogies avec l’idée de passion. Comme dans le cas d’une passion, ce manque de distance concernerait le plus souvent celui qui aimerait trop son métier, trop ce qu’il fait ; serait en danger celui qui se jetterait à corps perdu dans son travail, car, pour finir, ce travail cesserait d’en être un et il finirait par le perdre ou par se perdre. Il s’agit bel et bien ici d’un récit de « passion » (au sens étymologique) : un amour trop grand qui mène à la souffrance.

Le professionnel serait donc justement cette personne qui serait capable de se préserver de la passion et qui, pour mieux s’en protéger, mettrait ses sentiments, ses émotions et ses affects à distance. Selon l’expression de Pasteur, il les laisserait, tel un manteau, à l’extérieur de son travail.

Le propre d’un mythe est de ne pas avoir besoin de la réalité pour se perpétuer et s’affirmer dans la durée. C’est bien le cas ici en ce qui concerne la notion d’usure professionnelle.

En effet, les études concernant la notion de souffrance au travail et l’usure professionnelle montrent que ce n’est pas celui qui se passionne pour son travail qui est en danger de le perdre et d’en souffrir, mais au contraire, celui qui ne peut plus en trouver le sens et qui ne peut plus faire de lien entre les différents aspects de sa vie.

L’usure professionnelle guette celui qui met de plus en plus son travail à distance, qui finit par le redouter et qui développe de nombreux mécanismes de distance et d’évitement. Pour éviter, le croit-il, de souffrir, le travailleur menacé de burning out s’isole, communique de moins en moins, s’éloigne et finit , si rien ne vient stopper ce mécanisme, par s’autoexclure.

Dans le secteur éducatif, le professionnel en danger de burning out, cherche à éviter les contacts et les relations avec les partenaires. Il devient méfiant, évitant, se sent visé et attaqué par le moindre contact, ou le moindre commentaire.

Pour mieux se préserver de la contestation, il affirme sans arrêt une expertise, une professionnalité et une distance qui génèrent l’effet inverse de ce qui est recherché : les attitudes arrogantes entraînent en retour plaintes et agressivité. Ceci vient immanquablement renforcer encore et encore l’attitude en cause ; et se met alors en place le cercle vicieux du burning out et de l’épuisement professionnel.

Il y a une grande ironie au fait que l’exemple de la souffrance professionnelle vienne conforter en réalité les attitudes défensives qui la génèrent et l’alimentent.

La frénésie de la distance, au fond, c’est un peu comme la frénésie sécuritaire : un phénomène, une injonction qui s’autoalimente. De même que les idéologies sécuritaires rendent la vie quotidienne plus dure, plus froide, plus anonyme et que, au fond, elles renforcent sans arrêt la peur qui les justifient, la « passion de la distance » vient elle aussi alimenter un « mal vivre » et une souffrance au travail qui la renforce, par ailleurs.

La peur du don et de l’engagement, soubassements de l’idéal de distance

La peur de s’engager, la peur de donner de soi, immédiatement identifiée au risque « de s’épuiser » ou de s’appauvrir, est sans doute en lien avec notre modèle de société qui tourne encore et toujours le dos à la notion de « don ». On préfère toujours le commerce, le contrat, la conditionnalité qui a priori paraissent plus crédibles comme outils éducatifs.

Cela revient malheureusement à priver l’acte éducatif de sa dimension la plus fondamentale qui est bel et bien du côté du don et de l’inconditionnalité. Cette ignorance entretenue vient alimenter la vision d’un travail social et éducatif qui se technicise et qui tend de plus en plus à se définir comme un ensemble de prestations conditionnelles et contractualisées.

Loin d’agir et de se définir davantage de façon professionnelle, l’éducateur qui envisage son action sous la modalité du contrat, du « donnant-donnant », dans le cadre d’une perpétuelle et précaire conditionnalité, est, quant à lui, de plus en plus ravalé au niveau du simple agent exécuteur ou instructeur.

Le refus d’assumer la dimension du don concourt à vider de sens des métiers qui dès lors se définissent encore et toujours davantage du côté de l’exécution ( programmes, mesures, dispositifs), plutôt que de la conception.

La revendication de professionnalisation peut ainsi contribuer à masquer un phénomène bien plus préoccupant, à savoir la prolétarisation des professionnels eux-mêmes, privés de plus en plus de dimensions de leurs fonctions et de leurs métiers, en particulier tout ce qui touche aux dimensions d’autonomie, de prise de risques, d’initiatives.

La distance, concept lié à un contexte social historiquement marqué par l’obsession des places

Le concept de bonne distance professionnelle a connu un âge d’or dans les années 1960 et 1970, sous l’influence de la diffusion en particulier des théories psychanalytiques en éducation, en éducation spécialisée et dans l’ensemble du secteur social.

La distance est alors pensée comme un moyen de mettre en évidence les confusions des places. Qu’on s’en rende compte ou pas, la manière de penser des professionnels d’aujourd’hui est encore extrêmement façonnée par cet abord psychanalytique, particulièrement en France.

Dans les institutions de la petite enfance, on a souvent tendance à penser que les difficultés éducatives proviendraient du fait que les différents protagonistes « ne seraient pas à leur place ». Remettre le parent à sa place de parent, questionner la place du père, de la mère sont des hypothèses de travail courantes, pour les travailleurs éducatifs et sociaux, particulièrement dans le secteur de la petite enfance.

La focalisation des débats éducatifs et sociaux sur la question des « enfants rois » est directement en lien avec cette tendance profonde à se questionner sur les places de chacun. Au fond, les enfants rois seraient dans l’imaginaire collectif, surtout et avant tout, un autre nom pour des enfants « qui ne seraient pas à leur place ».

De là, viennent aussi toutes les tendances actuelles à vouloir pousser les parents à « reprendre leur place », et à « les responsabiliser » au besoin s’ils ne le font pas suffisamment.

Or, cette interrogation sur la place de chacun et le fait de se demander s’il n’y aurait pas de confusion dans les places des uns et des autres sont directement en lien avec une vision assez simple de la psychanalyse d’une part, et avec les caractéristiques sociologiques et les mentalités d’une société à un moment donné de son évolution d’autre part.

Les années d’après-guerre ont été pour la plupart des pays européens une longue période de croissance, ce que l’on a appelé en France, les « trente glorieuses ». Les caractéristiques de cette période sur un plan sociologique étaient que la société qui vivait cette période était une société plutôt structurée et intégrée.

Les identités collectives étaient fortes, comme l’image des classes sociales ; par ailleurs, les enfants et les familles vivaient au sein de véritables milieux éducatifs et sociaux particulièrement structurés : le milieu paysan, ouvrier ou bourgeois, en particulier, en ce qui concerne la France.

La famille elle-même était marquée par la stabilité des places autour d’un chef de famille, encore identifié au père, avec un divorce encore relativement rare (et pour faute seulement jusqu’en 1973) et un modèle familial marqué et admis.

Les institutions étaient également stables et plutôt peu contestées dans leur ensemble. L’école reproduisait son fonctionnement traditionnel, admis par tous et y compris par ceux qui n’y réussissaient pas.

Les professionnels sociaux et éducatifs bénéficiaient naturellement de l’autorité qu’inspiraient les institutions dans lesquelles ils travaillaient.

C’est au sein de cette société très structurée au point d’être étouffante et de susciter de la révolte et de la contestation (en particulier à partir de Mai 68), que la notion de « distance » a pu s’imposer dans les pratiques professionnelles et sociales.

La distance venait ainsi au secours du souci de rétablir les places de tout un chacun et de lutter contre les phénomènes de confusion, de concurrence et de déni qui y étaient associés.

Le problème que nous connaissons actuellement est que, d’une certaine façon, de nombreux acteurs sociaux ont gardé les mêmes paradigmes, les mêmes outils, les mêmes références… dans un monde qui a entre-temps changé du tout au tout.

Aujourd’hui : déliaison et précariat

Aujourd’hui, ce n’est plus dans l’espace symbolique que les places des uns et des autres peuvent être fragiles, mises en cause ou difficiles à tenir… mais bel et bien dans la réalité.

La précarité s’insinue chaque jour davantage dans notre société transformant le salariat en précariat et instituant de l’incertain partout où il y avait de la stabilité.

Si nous reprenons les éléments de stabilité que nous avons listés pour caractériser la stabilité des années 1950-1960, nous pouvons entrevoir comment et combien, progressivement depuis le début des années 1980 (sans doute, de façon plus marquée en France qu’en Suisse) ils se sont inversés.

Les institutions sont en crise ; pour reprendre les termes du sociologue F. Dubet, cette crise s’exprime par le fait précisément qu’elles ont perdu leur autorité « naturelle ».

Aujourd’hui, toute institution doit faire autorité faute de ne plus pouvoir incarner une autorité intrinsèque. Or, cette autorité a fort à voir avec l’utilité, c’est-à-dire la capacité de l’institution à apporter des réponses réelles et concrètes aux problématiques sociales de plus en plus complexes que vivent nos contemporains. Nous mesurons combien cela peut être difficile et va l’être de plus en plus…

Dans la société, les milieux éducatifs structurés et organisés pour permettre aux enfants de vivre des expériences éducatrices collectives ont disparu, laissant les enfants complètement liés aux seules ressources de leurs parents et à celles du marché des loisirs, de la culture et de l’éducatif.

Les identités collectives sont partout en déclin ; le sentiment de classe n’est plus partagé comme est devenue introuvable l’idée d’un progrès économique collectif de tout un groupe social. Dorénavant ce n’est plus que sur le plan individuel que se développent les aspirations de « s’en sortir » ou de s’élever dans la société. Pire, le voisin, le proche, celui qui partage la même condition que nous est dorénavant souvent bien plus vécu comme un handicap, un obstacle que comme un allié potentiel dans une lutte collective.

En bref, la lutte des places semble bel et bien avoir supplanté et pour longtemps la lutte des classes.

La famille elle-même s’est précarisée, avec des liens en interne toujours menacés de rupture. La famille, comme groupe, tend à se réduire de plus en plus à la stricte parentalité, et celle-ci semble se réduire encore à une liste de « compétences ».

C’est dans ce contexte complètement bouleversé qu’il convient de remettre en cause le dogme de la distance professionnelle.

Est-ce que la distance nous serait encore si indispensable dans une société où c’est la relation sociale elle-même, le lien social qui sont aujourd’hui en péril ?

Avons-nous besoin de distance quand les individus se séparent, se fragmentent, et sont de toute part menacés de ruptures (familiales, professionnelles, éducatives, sociales, etc.) ?

La proximité, concept nécessaire

Il semble au contraire que l’enjeu aujourd’hui ne serait pas tant de rétablir des distances que nous aurions perdues, mais dans une société qui se délite, d’établir les conditions d’une proximité possible.

Remplacer partout la distance par la proximité permet de renouveler de façon intéressante les éternelles préoccupations des étudiants et des professionnels. Plutôt que de me demander si je suis à la bonne distance, ne puis-je me demander si je suis à la bonne proximité ?

Il ne s’agit évidemment pas que d’une question d’inversion de mots car les pratiques bien entendu sont impactées directement par cette nécessaire transformation de nos pratiques.

Partout dans les structures sociales et éducatives, selon moi, il convient d’abolir les distances inutiles, de créer les conditions de véritables rencontres, d’une véritable convivialité.

Cela passe également par la remise en cause de notre manière de voir les relations professionnels-usagers par exemple.

Les professionnels d’aujourd’hui, menacés eux aussi par la précarisation, toujours plus limités dans leur liberté éducative et pédagogique, ne voient-ils pas le champ de leur métier se réduire et s’imposer à eux tout un ensemble de procédures et de règlementations qui les encagent ?

Comment ne pas voir dans cette évolution des cadres professionnels un écho de ce que vivent au même moment les enfants, les parents, les familles, les publics auxquels nous nous adressons.

Le face-à-face professionnel / usager ne gagnerait-il pas à ce compte à se renverser en alliance ; et plutôt qu’un perpétuel affrontement, établir les conditions d’un véritable travail en commun ?

Il est certes courant que les professionnels soient encouragés à voir dans les usagers et les familles, des partenaires. Mais le contenu de ce partenariat est rarement interrogé. Force est pourtant de constater qu’il est rarement réellement démocratique. Qui définit en effet les objectifs poursuivis en commun et les critères d’évaluation ?

Loin de rapprocher les professionnels de leur public, la culture des projets, des contacts amène de la séparation et de l’incompréhension entre professionnels et usagers.

Inverser les pratiques, renverser les postures

A l’inverse, une autre démarche qui reviendrait à ce que le professionnel se définisse comme un acteur social, au milieu d’autres acteurs sociaux (qui peuvent être les enfants et les familles) et que ces acteurs puissent être engagés ensemble dans la transformation de l’environnement éducatif, économique et social (et y compris dans la transformation des institutions) permettrait de combler ce fossé.

Il convient, selon moi, aux professionnels éducatifs d’aujourd’hui de mettre en œuvre non pas une, mais plusieurs formes de proximité avec leurs publics :

  • proximité géographique pour sortir des institutions et travailler au plus près des familles, des habitants, y compris dans l’espace public ;
  • proximité relationnelle pour établir d’autres rapports sociaux, plus chaleureux, mobilisant l’empathie et l’engagement affectif ;
  • proximité culturelle, car il est important que les acteurs sociaux et éducatifs puissent s’intéresser et s’inspirer de la culture de leur public ;
  • proximité politique, car il est impossible de travailler auprès de familles et d’enfants qui subissent une violence sociale, institutionnelle et politique sans partager avec eux un engagement.

Dans une telle perspective, un certain nombre de verbes les plus employés par les éducateurs et travailleurs sociaux devraient être « revisités ».

Dans une approche éducative engagée, il ne s’agit plus « d’accompagner » mais de « vivre avec » ; il ne s’agit plus d’accueillir, mais de rejoindre. On n’évoque plus des projets conçus en batterie, toujours limités dans le temps, mais on parle de durée. On n’emploie plus le terme de contrats, auquel on substitue celui d’inconditionnalité…

Cette démarche correspond à ce que le philosophe, J. Derrida appelait « l’hospitalité », concept qu’il proposait de promouvoir au rang d’impératif kantien :

« L’expérience de la pure hospitalité, si elle existe (ce dont je ne suis pas sûr, mais qui est un pôle de référence indispensable) doit partir de rien. On ne doit rien présupposer, de connu, de déterminable ; aucun contrat n’est imposé pour que l’événement pur de l’accueil de l’autre soit possible. »

(in Vocabulaire de Derrida, Charles Gramon, éditions Ellipse)

Nous voyons que la mise en question de la notion de distance implique des transformations profondes à la fois des pratiques et des identités professionnelles. Il est probable que, de ce point de vue, nous ne soyons qu’au début d’une telle remise en cause, rendue jour après jour de plus en plus nécessaire par les transformations sociales et le développement de la précarité.

Remettre en cause la distance professionnelle amène immanquablement le professionnel à s’interroger sur un double engagement qui le concerne : sur un plan affectif, d’une part, et sur un plan politique, d’autre part.

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