Dire et ne pas dire chez les professionnelles de la petite enfance

Dans ce texte, je voudrais parler, à partir de mon expérience de psychologue du travail, de la façon dont on peut comprendre ce que « disent » et ce que « ne disent pas » les professionnelles de l’enfance à propos de leur métier. Je rencontre généralement ces professionnelles en collectif à l’occasion de séances d’analyses de pratiques, d’interventions en psychodynamique du travail[1] et de formations. J’interviens principalement avec des professionnelles du  « care »,  métiers dont l’objet est de soigner et de prendre soin d’autres (enfants, patients ou « usagers » de service social). Ces métiers sont essentiellement exercés par des femmes. Je tenterai à partir de mon expérience de soulever un certain nombre de questions à propos de ces collectifs de métier. Comment les professionnelles de la petite enfance parlent-elles  de leurs réalités de travail à quelqu’un qui n’est pas de leur métier ? En quoi ce qu’elles en disent reflète-t-il réellement ce qui est fait au quotidien dans les structures petite enfance ? Quelles raisons ont les professionnelles de dire certaines choses de leur activité et d’en taire d’autres ? Dans quelle mesure « ce qui est dit » et « ce qui n’est pas dit » dans ces métiers a-t-il une fonction pour continuer à exercer efficacement son travail ?

J’ai toujours cherché à « entendre ce qui ne se dit pas » dans les discours sur le travail, ce que Pascale Molinier appelle « la sémiologie du négatif » (2006 a). Ecouter les professionnelles parler entre elles et avec une intervenante de leur travail suppose donc de pouvoir entendre ce qui peut être dit mais également ce qui est mis sous silence. Dans les mots, les expressions mais aussi dans l’épaisseur des silences se profile une construction de sens, sens qui permet de mieux saisir de quoi est fait le travail réel en structure petite enfance.  C’est donc à un voyage dans des structures petite enfance[2] que je vous invite à travers cette question qui me semble un enjeu central : que peuvent dire et que ne peuvent pas dire les professionnelles de la petite enfance à propos de leur métier ?

1/ Une intelligence au travail qui opère sans les mots

La psychologie du travail a mis en lumière le fait que les mots manquent toujours pour décrire ce que l’on fait au travail. Les actes, les gestes de travail dépassent les mots. L’intelligence du corps devance l’intelligence de l’esprit. Comme le dit Josiane Boutet, linguiste, il y a un « déficit » de mots pour dire le travail. En effet, les gestes de travail sont incorporés et de ce fait échappent à la conscience. Du coup, l’intelligence au travail est d’abord une intelligence chevillée au corps et une intelligence rusée : le réel des situations amène les professionnels à « faire », à inventer des ficelles, des trouvailles qui ne font plus l’objet d’une activité consciente. C’est ainsi que les auxiliaires de puériculture ont appris à savoir avec leur corps quand un enfant a besoin d’elles, quand il est triste ou qu’il va tomber… Les professionnelles ont développé une acuité sensorielle vis-à-vis des bruits, des odeurs, des vibrations, des signaux visuels. Les professionnelles de l’enfance ont toujours « un œil » (mais aussi « une oreille », « un nez ») sur les enfants. Elles diront d’ailleurs avoir « des yeux dans le dos »[3]. A propos de cette attention portée à ce qui les entoure, elles sentent qu’elles peuvent d’autant mieux garder cet œil sur les enfants qu’elles sont aussi occupées à parler à leurs collègues. Avoir les yeux rivés sur eux n’est ni facilitant pour elles ni bon pour les enfants. Elles construisent alors une manière d’être là, présentes à l’enfant sans en avoir l’air.  Face à certaines trouvailles, elles diront: « On le fait naturellement !» On a affaire non pas à un geste naturel mais à un geste tellement incorporé et approprié qu’il en est naturalisé et qu’il apparaît comme étant facile à réaliser. Cette facilité issue de l’expérience fait parfois perdre de vue aux professionnelles elles-mêmes que ces savoir-faire sont le fruit d’une construction et donc d’un travail.

C’est aussi la coopération entre auxiliaires qui passe par le corps : avec le temps, elles apprennent à se connaître et à travailler ensemble ; il suffit qu’elles se regardent pour se comprendre, pour sentir par exemple que sa collègue n’est pas dans son meilleur jour. Un regard suffit pour sentir ses besoins, se coordonner, savoir que l’une va s’occuper de tel enfant et non de tel autre. Elles n’ont pas forcément besoin de se le dire avec des mots, ni de se l’expliquer. Leur corps le sait, le sent. Elles ont une connaissance par leurs corps de leurs collègues et des enfants dont elles s’occupent.

Le corps est donc au cœur de l’expérience de travail. L’intelligence du corps est en avance sur la capacité que nous avons de la symboliser, de la formaliser, de la justifier, de l’expliciter et de la transmettre. Ceci permet d’ailleurs de comprendre en partie combien les professionnelles se sentent démunies quand leur direction leur demande pour des raisons comptables de rendre compte de leur activité. Elles ne savent pas quoi en dire et sont souvent insatisfaites de ce qu’elles peuvent en dire.  Bien souvent la difficulté de mettre le travail en mots fait naître un doute sur la consistance de ce qui est vraiment fait.

2/ Des savoir-faire discrets non perceptibles extérieurement

Au-delà de cette incorporation, parler de son travail rencontre d’autres limites.  Certains gestes de travail reposent sur des savoir-faire discrets (Molinier, 2006b) et donc peu remarquables et peu remarqués. Les métiers de la petite enfance mais également les métiers de service ne laissent pas de traces visibles. Le travail ne se voit que quand il n’est pas fait ! Les savoir-faire sont discrets au sens où les moyens mis en œuvre n’attirent pas l’attention de celui qui en bénéficie. Anticipant sur le besoin d’autrui, ils interviennent avant que le manque ou l’inconfort ne s’installent. Ainsi, pouvoir tendre les bras à un enfant qui semble avoir besoin d’être rassuré, c’est faire en sorte qu’il puisse trouver un appui avant même que la tristesse ait eu le temps de s’installer. Plus ce que l’on fait « marche » et moins l’on verra le geste. Ce qui se voit, les pleurs de l’enfant, un enfant qui tombe, un enfant qui en mord un autre, ne donne pas la mesure de tout ce qui a été évité et donc de toutes les pratiques déjà réussies mais qui n’ont pas été vues, ni remarquées. Ce que l’on voit ne dit donc pas forcément sur ce qui est fait au quotidien. Le visible peut même être particulièrement trompeur. Les mots sont nécessaires pour éclairer ce qui n’est pas vu.

Cette « invisibilité » de l’extérieur n’est pas sans retentissement au plan intérieur. En plus de travailler, faudrait-il faire la démonstration que l’on travaille pour que les autres voient qu’on travaille ?  Des sociologues (Benelli et Modak, 2010)  ont développé une méthodologie particulière pour pouvoir accéder au travail de « care ». Elles utilisent « la charge émotionnelle » à laquelle elles sont elles-mêmes exposées lors de leurs observations entre professionnelles et bénéficiaires des soins. Puis au cours d’entretiens de co-interprétation, elles analysent l’écart entre les émotions du profane et l’action du professionnel pour accéder à certaines pratiques invisibles du « care ». En effet, les épreuves du réel dans ces métiers éprouvent en permanence la subjectivité. Ainsi, rester patiente avec des enfants alors que tout conduirait le non-professionnel à perdre patience après quelques heures auprès d’une dizaine d’enfants, supporter une collègue pour qui le travail avec les enfants n’a pas ou plus beaucoup de sens si ce n’est obtenir un salaire, garder pour soi ce que l’on pense de la réaction de tel parent alors qu’on est témoin d’un propos humiliant à l’égard d’un enfant sont des épreuves subjectives quotidiennes, très banales de la vie en structure petite enfance, parfois vécues avec violence, mais pourtant peu perceptibles pour celui qui n’exerce pas. La plupart des épreuves ne se voient pas de l’extérieur, elles sont affrontées « de l’intérieur ».  La non-visibilité de l’extérieur n’enlève en rien à la centralité de ce travail « invisible ».  Mais il est donc nécessaire d’aller chercher un peu plus loin que « l’apparence » du métier pour en saisir la complexité.

3/ Le silence à propos des enfants, une règle de métier

Autre obstacle à la mise en mots du travail : les défenses psychiques. En effet, dans tous les collectifs de travail, certaines dimensions sont collectivement tues pour se préserver de ce qui fait souffrir dans l’activité. Les professionnelles écartent de leur pensée et de leurs discours certaines réalités de travail pour parvenir à les prendre en charge et à les supporter. Christophe Dejours a conceptualisé cette dimension du métier sous le nom de stratégies collectives de défense[4]. Ces stratégies varient dans leur forme et leur nature en fonction de l’activité et des collectifs. Au cours de mes interventions en structure petite enfance, j’ai pu constater que les auxiliaires de puériculture n’exprimaient pas de discours « négatifs » à l’égard des enfants dont elles s’occupaient. Le soin de tel ou tel enfant peut leur fait éprouver de l’agacement, de la lassitude ou du désintérêt. Pour autant, un discours « positif » sur les enfants semble obligé.  Alors que les professionnelles se montrent intarissables et souvent sévères quand elles parlent des adultes, des parents, des collègues et des conditions de travail, dès qu’il s’agit des enfants, ce sont le silence et les discours positifs qui s’imposent.

J’ai d’abord été étonnée par ce non-dit du négatif. Puis j’ai compris qu’il y avait, derrière ce silence, un travail psychique des professionnelles pour juguler les sentiments « négatifs » qu’elles éprouvent. En fait, ce travail psychique apparaissant même comme étant au cœur de leur métier.

En effet, face aux sollicitations continues des enfants, les professionnelles « prennent sur elles ». Les enfants sollicitent parfois jusqu’à l’excès, ils agressent, ils inquiètent, ils touchent (aux deux sens du terme) les professionnelles. Le travail réel auprès d’enfants est source de fatigue, d’impatience,  d’agressivité et de sentiments ambivalents. Avec le temps, les professionnelles apprennent et mobilisent des formes spécifiques de maîtrise professionnelle : contenir les enfants, se contenir avec eux, parvenir à les rassurer et à se rassurer, supporter leurs pleurs, leurs pulsions, ne pas aller au-delà de certaines limites, ne pas se laisser envahir par ses propres émotions, le tout pour pouvoir prendre soin des enfants de façon pertinente…  Des efforts continus sont faits et des savoir-faire développés pour tenir cette exigence de bien faire son travail et, dans certaines situations, de le faire le moins mal possible. Les moyens pour contenir le réel avec les enfants relèvent de savoir-faire individuel et collectif.  Mais il existe dans les crèches, une règle implicite entre professionnelles qui consiste à « s’interdire de dire » publiquement tout ce qu’implique ce travail auprès d’enfants. Ces savoir-faire doivent rester confidentiels. La fonction de cette règle implicite de métier semble être de se protéger de la peur de ne plus pouvoir se contenir avec les enfants et de la peur d’être « jugée » en conséquence. Ce silence semble être le gardien de certains débordements émotionnels des professionnelles…

4/ Ne pas dire dans le but de créer un climat serein

Il est important de revenir aux activités des professionnelles de l’enfance pour comprendre comment ces silences s’inscrivent dans une logique de métier.  Dans leur pratique quotidienne, les professionnelles doivent construire une ambiance sereine pour créer un climat favorable à la tranquillité et parfois à l’apaisement des enfants. Elles évitent par exemple de parler fort entre elles et avec les enfants, elles prévoient des « temps calmes » réguliers pour les enfants, elles préviennent les moments qui risqueraient d’entraîner les enfants dans une excitation ou une inquiétude trop grande et essaient de désamorcer ces situations. En même temps qu’elles cherchent à apaiser les enfants, elles cherchent aussi les moyens de s’apaiser elles-mêmes pour garder le fil du calme « intérieur » comme garant d’un apaisement des enfants. C’est aussi dans les relations entre collègues que les tensions doivent être contenues.  C’est souvent « en silence » que les efforts sont faits pour « supporter » les collègues. Supporter, car il reste toujours difficile d’accorder son travail quotidien avec des collègues tenants de conceptions éducatives parfois opposées. Il n’est pas forcément aisé et judicieux de revenir avec des mots sur des situations où les différences ont été particulièrement dérangeantes. C’est comme s’il fallait toujours éviter d’envenimer le climat au sein de la crèche pour pouvoir accueillir les enfants dans une certaine sérénité. Le fait de ne pas dire semble être guidé par la nécessité de créer un cadre confiné et protecteur pour les enfants.

Tournés vers les enfants, elles-mêmes et les collègues, ces savoir-faire de « contenance » sont aussi adressés aux personnes extérieures à la crèche, et d’abord aux parents. Le nécessaire souci professionnel des autres concerne aussi l’inquiétude des parents que les professionnelles se chargent de prévenir. C’est particulièrement vrai pour les parents d’un premier enfant. Les professionnelles cherchent à les rassurer pour que la séparation et la journée se passent le mieux possible.

On doit ajouter que cette prévention professionnelle qui vise à rassurer est aussi active quand il s’agit de parler du travail réalisé à la crèche à toute personne extérieure. Tout adulte extérieur étant susceptible d’être parent, mieux vaut le rassurer.  Ainsi le métier ne s’arrête pas aux portes de la crèche. La réserve est requise pour éviter d’inquiéter ou de trop attirer l’attention.

5/ Un silence « typiquement » féminin

Si les professionnelles doivent composer avec les enfants, les collègues et les parents, elles doivent aussi composer avec des attendus sociaux notamment vis-à-vis des femmes et du travail des femmes. Le travail de soin (au double sens de « cure » et de « care ») est un lieu de cristallisation des attentes stéréotypées vis-à-vis de la femme en général et de la professionnelle qui « soigne » en  particulier. Il est attendu de la professionnelle de la petite enfance qu’elle soit naturellement portée à être « bonne », « douce »,  « gentille ». Contredire ce stéréotype publiquement mais aussi intimement  semble porteur d’un risque difficile à prendre. La puissance du stéréotype contribue au « ne pas dire » mais aussi au « ne pas se dire ». L’énonciation des épreuves à l’égard d’enfants mettrait les professionnelles en risque d’être regardées et de se regarder comme incompétentes, voire comme déviantes. Ces stéréotypes appellent le silence qu’on peut regarder, à l’instar de Danielle  Kergoat,  comme une pratique langagière porteuse de sens, « sens qui peut être en accord avec les systèmes de domination ». Ici, les professionnelles de l’enfance semblent se conformer à une attente sociale de compassion universelle dans leur acte mais également à travers ce qu’elles ne disent pas de leur métier. Ceci n’est pas sans effet au niveau sociétal. Passés sous silence, les savoir-faire des métiers de la petite enfance sont banalisés et minimisés. Reproduits de génération en génération par les professionnelles, l’absence de parole peut contribuer à fixer les stéréotypes et à empêcher leur dépassement.

6/ Dire ou ne pas dire, un enjeu de métier

Je voudrais terminer par l’exemple d’une éducatrice de jeunes enfants travaillant dans un foyer auprès d’enfants en bas âge, qui, dans le cadre d’une séance d’analyse de pratiques en petit groupe, se surprenait d’avoir pu formuler devant ses pairs le fait que, depuis quelque temps, elle était mal à l’aise avec les soins du corps d’une petite fille. Cette enfant ne s’exprimait pas avec des mots mais était très « physique ». Elle présentait apparemment des signes autistiques.  La parole de l’EJE a progressivement résonné chez d’autres, chacune disant comment elle vivait les mouvements de cette enfant,  quand elle se collait à elles parfois jusqu’à s’y frotter…  Chacune a pu mettre en mots comment elle la comprenait et faisait avec elle. Certaines ont pu « (s’)avouer » qu’elles la fuyaient, d’autres ont pu mettre en mots les efforts spécifiques qu’elles faisaient pour établir un contact via les mots. Quant à elle, l’éducatrice entretenait un contact physique important avec cette petite fille depuis son arrivée dans l’institution. Elle la massait, lui passait régulièrement de la crème, constatant que la petite y prenait plaisir. Elle commençait néanmoins à douter et à avoir peur de ses gestes et des soins « particuliers » qu’elle lui prodiguait. L’enfant commençait à grandir et l’EJE se demandait si elle pouvait continuer à la toucher de cette manière, si c’était bon pour l’enfant et bon pour la professionnelle, autrement dit si c’était un bon geste professionnel. Elle se demandait s’il ne fallait pas qu’elle s’écarte de l’enfant. L’expression inhabituelle chez cette petite fille de la recherche de plaisir avec son corps (on pourrait dire l’expression de sa sexualité infantile) interrogeait alors l’équipe sur la façon dont chacune d’elles faisait avec elle mais également avec d’autres enfants… Cet échange dans l’équipe semblait d’autant plus important que chaque professionnelle travaillait de façon isolée avec le groupe d’enfants et ne se voyait que pour faire les transmissions. Ainsi, à partir de la mise en mots d’une interrogation que l’EJE rencontrait dans son réel,  une épreuve souvent vécue comme épreuve personnelle a pu être discutée comme épreuve de métier. Ici, les conditions d’un échange en confiance étaient réunies pour dire sa peur dans le travail, chercher à apaiser cette peur et à la transformer à l’aide du collectif. Dans d’autres situations, même si les professionnelles se débrouillent avec le réel, les pratiques ne peuvent être ni pensées ni discutées tant les « défendus de dire » psychosociaux sont présents. Les professionnelles peuvent alors se trouver privées d’une mise en mots partagée qui les arment dans et pour le métier. Nommer ce qui est vécu au quotidien avec les enfants dans une structure petite enfance est une porte d’entrée dans le monde de nos peurs les plus archaïques. C’est aussi une porte ouverte vers la profondeur de ce qu’implique le travail auprès d’enfants et vers la possibilité en le questionnant de faire aussi grandir les institutions et la société.

Bibliographie

Boutet,  Josiane. (éd.) (1995).  Paroles au travail. Paris : L’Harmattan.

Benelli Nathalie, & Modak Marianne. (2010). « Analyser un objet invisible : le travail de care. » Revue française de sociologie, 51,  39-60.

Dejours,  Christophe. (1993). Travail, usure mentale (2e éd. augmentée). Paris : Bayard.

Kergoat, Danièle. (1995). « La reproduction et le changement : place de la parole ». In J. Boutet (Ed.), Paroles au travail (pp. 165-180). Paris : L’Harmattan.

Molinier, Pascale. (2006). « Le care à l’épreuve du travail. Vulnérabilités croisées et savoir-faire discrets ». In P. Paperman & S. Laugier (Eds),  Le souci des autres. Ethique et politique du care (pp. 299-316). Paris : Editions de l’EHESS.

Molinier, Pascale. (2006). Les enjeux psychiques du travail, Paris : Payot.

Sadock, Virginie.(2003). « L’enjolivement de la réalité, une défense féminine ? Etude auprès des auxiliaires puéricultrices ». Travailler, 10,  96-106.


[1] La psychodynamique du travail est une discipline développée par Christophe Dejours dont l’objet est de comprendre les processus psychiques à l’œuvre dans la rencontre entre des sujets et des situations de travail.

[2] Je regroupe sous le vocable de structures petite enfance : les crèches, les haltes-garderie, les pouponnières et les foyers pour jeunes enfants.

[3] Ce qui est embarrassant quand elles se promènent dans des lieux publics tels la plage ou les supermarchés, car elles anticipent systématiquement les chutes ou les « échappées » d’enfants qui pourraient arriver…

[4] L’existence de stratégies collectives de défense est la découverte la plus originale et la plus importante de la psychodynamique du travail. Dans le domaine du travail, existent, à côté des mécanismes de défense classiquement construits par la psychanalyse, des stratégies défensives édifiées collectivement par les travailleurs. Grâce à cette coopération défensive, il s’agit de conjuguer les efforts de tous pour ne pas penser aux dimensions de l’activité qui font souffrir, pour le dire autrement les « anesthésier ».

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