N°116

Education et délire sécuritaire

Apprendre c’est essentiellement prendre des risques. Si l’erreur est féconde, c’est bien parce que le réel n’est pas ce que l’on veut, et que les humains doivent composer avec cette insubordination des choses et des vivants. Comment peut-on imaginer une éducation où tout se réduit au prévu, au planifié, à l’organisé ?

La sacro-sainte sécurité se décline sur tous les tons, mais les voix dominantes chantent le contrôle total avec la désignation du danger perpétuel. Le monde serait ainsi peuplé d’éléments hostiles et la méfiance serait la seule pratique possible. Dehors devient un péril et autrui un ennemi. Du digicode sur la porte d’entrée à la traçabilité des œufs, s’installe l’inévitabilité de la suspicion. Et ce n’est pas une vie possible pour celles et ceux grandissent. Eduquer, c’est « possibiliser » bien plus que maîtriser.

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