Le 130 esquissé

Le dossier

Bouve s’énerve un peu contre les balivernes de la « parentalité positive » qui prétendent former des parents parfaits géniteurs d’enfants merveilleux. Le « parler bambin » comme instrument de lutte contre la pauvreté n’est pas en reste comme enfumage marchand.

Zogmal se bat depuis dix ans pour faire entendre l’importance de la petite enfance. Elle s’est échinée à faire vivre une parole romande dans le machin fédéral pour des résultats discrets. En France, on dirait qu’elle ne lâche rien.

Borel est avec nous depuis longtemps. Elle écrit sur son métier avec les risques que cela comporte et le bonheur qu’il y a à comprendre et faire changer (un peu) les pratiques professionnelles.

Meyer et Spack déplorent le vide qui entoure le mot accueil. Il y a un animal qui tourne et tourne dans la cage du préscolaire en ressassant les mêmes controverses. Plus personne ne conteste la nécessité des structures éducatives, tout le monde s’accorde à en chanter la qualité sans faire l’effort de s’engager fermement pour une politique ambitieuse.

Spack et Meyer s’arrêtent un instant sur la rengaine « conciliation entre vie professionnelle et vie familiale » qui assourdit le débat politique. Dans une poussée d’optimisme les auteur·e·s dressent une liste des élans contemporains, qui feront peut-être des petits.

Moussy voyage toujours en compagnie de ses chers pédagogues ; cette fois ce sera Adolphe Ferrière. Elle aime les livres et l’écriture à la main, parce que c’est aussi à la main que l’on s’approprie du savoir.

Fracheboud et Kühni (K.) tiennent aussi le registre de ces dix dernières années. Il est chargé sous les rubriques érosion, usure et fatigue. L’enfance est toujours prise dans les tornades du monde, les pères n’en sont plus préservés (ou moins) et les éducatrices / teurs devraient être intelligent·e·s et cultivé·e·s.

La Rémige tient en bonne estime cette revue et le dit haut et fort. Ce n’est pas si courant, mais il fallait que quelqu’un·e le dise.

Faire & Penser

Blanc, Ceylan, Ferreira, Mugnier et Fracheboud emmènent des enfants là où on ne les attend pas vraiment. Dans des musées aux pratiques compassées, on découvre que les enfants sèment de la vie souvent au bonheur des adultes. Bien sûr l’enfance est bruyante, dérangeante même, mais les grands se mettent à lui faire un peu de place.

Kühni (K.), Fracheboud et Mühlebach reviennent sur une conférence qu’elles ont prononcée. Au détour du travail éducatif, on y parle d’invention, d’écriture pour soi et pour les autres tout en prenant le risque de donner à voir. Personne n’en meurt, il y en a même qui deviennent un peu plus intelligent·e·s. Pour ces trois anciennes combattantes de la Revue, toujours actives, écrire et lire sur sa pratique professionnelle est une nécessité du métier.

Dire & Lire

Kühni (J.) revient sur cette sempiternelle pierre d’achoppement que sont nos images. Il ne parle que de celles réalisées par le CrrC, qui reste aujourd’hui encore un collectif mondialement inconnu. Dans un petit effort textuel, il essaie de dire le travail d’élaboration de ces images et ose même prétendre qu’elles sont le fruit d’une démarche artistique et intellectuelle. La chose se termine par un choix de celles-ci.

Celles et ceux qui les détestent seront confondu·e·s devant une telle obstination. Ça fait dix ans que ça dure et personne ne sait vraiment de quoi demain sera fait !  

Jacques Kühni

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