Et si on allait au musée?

avec la participation de : Arjen Ceylan, Coralie Walzer, Marianne Mugnier, Khaoula Barouk et Willy Ferreira, professionnel∙le∙s de la petite enfance à Lausanne.

La recette de la découverte au musée

Préparation : équipez votre petit groupe de bonnes chaussures et d’habits confortables. Contez-lui l’aventure qu’il va pouvoir vivre au musée, et… c’est parti ! Prenez 400 grammes de curiosité, 500 grammes de patience, pour une bonne découverte moelleuse et remuez ! Une fois sur place, ajoutez deux décilitres de règles, un litre d’imagination, deux litres d’observation et laissez reposer. Durant la visite s’ajouteront d’elles-mêmes couleurs, formes et tailles diverses, de quoi pimenter votre recette de questionnements et d’idées pour vos artistes en herbe. N’oubliez surtout pas de terminer avec une pincée d’émerveillement et ne lésinez pas sur la bonne humeur ! C’est prêt ! Sur le chemin du retour, vous dégusterez votre visite : le temps passera vite car le musée, comme la cuisine, laisse rarement indifférent…

Nous l’avons toutes et tous expérimenté : sortir du Centre de vie enfantine avec un groupe d’enfants nécessite de l’organisation. Cela nous prend de l’énergie et nous passons rarement inaperçu·e·s. Alors, imaginez dans un musée ? ! Ces lieux chargés de culture et de silence sont-ils adaptés pour des petits ? Osons-nous vraiment y pénétrer avec une vingtaine d’enfants de moins de 4 ans ?

Nous avons régulièrement tenté l’expérience ces dernières années au Musée de l’Elysée, au MUDAC ou encore au musée de Vidy, à Lausanne. Nous avons senti le regard des autres peser sur notre groupe agité, nous avons répété encore et encore les consignes du musée et nous nous sommes même parfois senti·e·s dépassé·e·s par ce qui nous entourait : que raconter aux enfants ? Comment passer un bon moment au musée ? C’est aussi l’occasion de se demander quelle place est laissée aux enfants dans les milieux culturels. Il est paradoxal de souhaiter éveiller l’intérêt du jeune enfant pour la culture si les lieux ne sont pas aménagés pour qu’il s’y sente le bienvenu, non ? « C’est à la vraie vie que les enfants veulent participer. Dans ce sens, l’éveil culturel implique que les tout-petits ne soient plus simplement tolérés dans les hauts lieux de la culture […] mais qu’ils y soient les bienvenus » (Kraus, K. ; Ferreti, A. et Meier, L., 2019, p. 40).

Est-ce que tous ces facteurs nous ont empêché∙e∙s d’y retourner ? Bien sûr que non ! Au-delà d’un éveil culturel ou d’une balade exceptionnelle, les visites au musée sont riches de possibles pour les enfants d’âge préscolaire : par exemple, exercer l’imaginaire en décrivant un tableau (souvent bien différemment de notre interprétation d’adulte), enrichir la créativité par la découverte de couleurs, de formes et de formats méconnus. « L’éveil artistique durant la petite enfance ne consiste pas à présenter l’art et les œuvres d’art comme un patrimoine culturel exceptionnel, très éloigné de la réalité que les tout-petits expérimentent au quotidien. Les formes artistiques peuvent au contraire servir de point de départ à des jeux qui amènent les enfants à explorer, à expérimenter et à créer leurs propres œuvres d’art. Il devient alors naturel pour eux de s’y confronter comme à n’importe quel élément du monde » (Ibidem, p. 23).

 

Impromptu et historique – Collectif CrrC
Cannibalisme cognitif – Collectif CrrC

Naissance et création du projet

Souvenez-vous, c’était dans la Revue [petite] enfance N° 130. Nous y faisions part de nos expériences et de nos réflexions autour des sorties avec les enfants. Nous étions revenu∙e∙s en particulier sur une visite au musée de l’Elysée. Si certains visiteurs du musée semblaient curieux de notre visite, d’autres étaient visiblement dérangés. « Nous avons expliqué que, par le jeu, nous avions voulu faire découvrir un artiste et une exposition. Que l’espace, les couleurs, la grandeur des tableaux, l’enjeu (pas si facile) de chercher l’artiste amenaient intérêt, concentration et réflexion pour les enfants. Par ailleurs, nous voulions leur faire découvrir un lieu qu’ils ne connaissaient pas […]. Nous ne savons pas si nos arguments l’ont convaincu, mais cette rencontre nous a amené∙e∙s à en rediscuter à notre retour dans nos murs. Par leur attitude et leurs retours, nous avons pu constater que les enfants ont adoré cette visite » (Blanc, C. ; Ceylan, A. ; (et al.). 2019, pp. 84-92). Suite à cet article, une conseillère pédagogique de PEP[1] nous a proposé de participer à un projet pilote avec le Musée cantonal des Beaux-Arts (MCBA, ci-après). En effet, parallèlement à notre réalité et à nos questionnements d’éducateur∙trice, le secteur de médiation du MCBA se questionnait lui aussi sur l’accompagnement à proposer aux enfants visitant le musée et se demandait comment encourager des équipes de professionnel∙le∙s et des familles à venir au musée avec de jeunes enfants.

C’est donc dans le contexte houleux et pandémique de l’automne 2020 que débute le projet « Et si on allait au musée ? ». Un groupe de sept professionnel∙le∙s de l’enfance dont je fais partie, la responsable pédagogique du Centre de vie enfantine de Montelly, la conseillère pédagogique de PEP ainsi qu’une médiatrice culturelle du MCBA se rencontrent pour discuter des fondations du projet pilote. Il est notamment décidé d’un objectif commun échelonné en plusieurs étapes à travailler ensemble. Ainsi, en prévision d’une visite dans ce musée avec les enfants, plusieurs questions émergent : que visiter ? Qu’est-ce qui peut intéresser les enfants dans un musée des Beaux-Arts ? Quels sont les rôles de chacun·e ? Comment s’organisent l’avant et l’après-visite ? Quelle est la place des parents dans ce processus et trouvent-ils un espace dans le concept pédagogique de l’institution ?

Bien des questions et des appréhensions sont soulevées lors de cette première rencontre… De quoi avoir une solide base de travail.

Diverses étapes

Le projet s’est articulé autour de plusieurs étapes[2]. Une deuxième rencontre nous a permis d’échanger autour de nos plus grands scénarii catastrophes. Par exemple : que se passe-t-il si un enfant abîme une œuvre lors d’une visite ? Sommes-nous aidé·e·s par le personnel du musée si nous perdons un enfant dans le dédale de couloirs ? Qu’arrive-t-il si nous faisons face à un éparpillement général ?

La présence ce soir-là du responsable des surveillant·e·s de musée nous a permis d’atténuer nos craintes, de revenir sur les règles primordiales à suivre au musée (ne pas toucher, ne pas crier, ne pas courir), mais également de faire valoir nos réalités professionnelles diverses. Ces échanges nous ont permis à toutes et à tous de réaliser à quel point chaque corps de métier est un monde. Si, de notre côté, nous avons pu mieux appréhender les points importants et les enjeux pour les employé·e·s du musée, être rassuré·e·s sur le fait que nous étions les bienvenu∙e∙s, les employé·e·s aussi se sont montré·e·s curieuses et curieux de notre métier. L’un d’entre eux-elles ayant lui-même un enfant accueilli en crèche, a par exemple découvert avec surprise le fait qu’un adulte portait la responsabilité de dix enfants.

Une nouvelle rencontre, toujours entre adultes, a lieu cette fois-ci au musée et nous expérimentons deux manières d’appréhender les choses : que voyons-nous en tant qu’éducateur∙trice et que voyons-nous en tant qu’enfant ? Deux visions différentes et complémentaires. C’est aussi l’occasion pour certain∙e∙s d’entre nous de découvrir les lieux.

Hauteur, grandeur, circulation alentour : c’est un festival de stimuli pour les enfants ! Du côté des adultes, nous réalisons quels sont les lieux à sécuriser et à quel point le trajet entre le Centre de vie enfantine et le musée requiert notre vigilance.

Ce jour-là, nous abordons aussi les innombrables possibilités d’exploration et de jeux pour les enfants autour du musée. Lors des visites qui vont alors débuter avec un petit groupe d’enfants, il adviendra exactement ce dont nous avions discuté durant cette rencontre : le sol fait de graviers deviendra tantôt une patinoire, tantôt de la pluie, ou encore des objets de collection. Et pourquoi ne pas en mettre le plus possible dans les pieds de parasol ?

Devant le musée, il y a des sortes de grandes galettes en pierre qui sont inclinées. Voilà un endroit idéal pour grimper, sauter ou simplement prendre le soleil. La médiatrice du musée nous a chaudement recommandé de profiter de cet espace et de l’investir avec les enfants. Ce lieu est devant le musée certes, mais c’est avant tout un espace public : tout le monde y est le bienvenu. Installé·e·s sur nos galettes, nous prenons le temps de parler de ce qui peut se cacher dans le bâtiment. C’est un jeu de devinettes qui commence ! Plus loin, nous voyons une grande œuvre très semblable à une locomotive : encore un jeu ! Le groupe y court et se cache sous les roues.

A la fin de cette séance consacrée à l’approche du site, l’équipe du CVE repart avec un devoir : travailler par groupes de deux professionnel·le·s autour d’une œuvre. Il s’agissait d’observer cette œuvre à travers notre regard d’adulte, puis d’essayer de se mettre dans celui des enfants et d’imaginer comment ce tableau peut se relier avec leurs expériences de vie. Il s’agissait aussi de réfléchir à l’accompagnement des enfants dans le musée.

Nous nous retrouvons pour une nouvelle séance entre adultes au musée, notre devoir en poche. Nous avions travaillé avec une reproduction, il était l’heure de voir l’œuvre en vrai ! Se sont ensuivis de riches échanges autour des ­émotions ressenties devant l’image, des réactions que pourraient avoir les enfants et des propositions d’activités avant ou après la visite du musée. Il en ressort notamment l’idée de retrouver un tableau précis dans le musée sur la base d’une photo, ou de reproduire une œuvre après l’avoir vue au musée.

Nos expéditions au MCBA avec les enfants se multiplient tout au long du projet. Nous expérimentons presque toutes et tous un moment en petit comité dans les couloirs avec les enfants et y prenons un plaisir grandissant. Les enfants deviennent les acteurs et les actrices de la visite et nous nous laissons porter par leurs regards. « En devenant attentif à une apparence, une couleur, une forme, une posture du corps, le sujet devient simultanément conscient de sa capacité de percevoir » (Dietrich, C. ; Krinninger, D. et Schubert, V. 2012, cité par Kraus, K. ; Ferreti, A. et Meier, L., op. cit., p. 21). Nadia, petite fille originaire de Somalie s’arrête devant une statue très grande et très fine de couleur sombre. Elle la regarde, puis dit à voix haute : « Elle, c’est une princesse somalienne ! » Leila transforme une œuvre en un dessin animé bien connu, car elle croit reconnaître Pinocchio sur le tableau. L’une des peintures les plus célèbres et aussi tragique du musée (relatant une bataille[3]) interpelle les enfants. La position de deux personnages du tableau est interprétée par leurs yeux comme deux vaches. Voilà de quoi dédramatiser la scène ! Résultat : ce tableau a remporté un franc succès. « Lorsque les tout-petits sont absorbés par des activités créatrices, ils sont portés par leur curiosité et leur enthousiasme au point d’oublier tout ce qui les entoure. Ils font alors preuve d’une capacité de concentration élevée et d’une persévérance incroyable » (Kraus, K. ; Ferreti, A. et Meier, L., op. cit., p. 21). Evidemment, après l’avoir répété tant de fois, ce que les enfants ont malgré tout le plus retenu du musée nous a été rappelé par Florence : « Au musée, on ne doit pas courir et rien toucher ! »

Nous avons raconté régulièrement les visites du musée aux parents lors des retours – qui plus est illustrés par des photos. Si bien que, lorsque le MCBA nous a proposé d’inviter des familles à des ateliers parents-enfants, les flyers distribués ont remporté un franc succès. Nous avons laissé la place aux familles pour découvrir par elles-mêmes à leur tour le musée, créant par la suite de nouveaux souvenirs pour les enfants. C’est durant une nouvelle réunion entre l’équipe du Centre de vie enfantine et celle du MCBA que nous revenons entre autres sur les retours très positifs de nos visites au musée et des ateliers en famille. Deux points ont encore été discutés : premièrement, l’importance d’intégrer les familles dans le projet et, deuxièmement, celle de garder une trace de nos apprentissages et de nos découvertes pour enrichir notre ligne pédagogique. En effet, si nous étions déjà en réflexion pour approfondir le point « sorties », nous avons eu, avec cette expérience, de quoi l’étoffer. « De même que les petits enfants ne trouveront pas par eux-mêmes le chemin vers l’art, l’art n’ira pas spontanément à eux dans les crèches. […] l’intervention des adultes est nécessaire pour leur donner accès à des sources d’inspiration comme des livres, des histoires à écouter […] et mettre à disposition le matériau artistique qui leur permettra de se confronter activement au monde de l’art » (Kraus, K. ; Ferreti, A. et Meier, L., op. cit., p. 29).

Comme un air de fin… ? Bilan

Plus de sept mois se sont écoulés. Il est temps d’évaluer le projet et de revenir sur tout le processus. Les discussions en équipe avec le responsable des surveillant·e·s, ainsi que les diverses visites dans le musée, nous ont apporté sérénité et confiance pour expérimenter ces moments. De plus, la médiatrice du MCBA nous a expliqué avoir vu les surveillant·e·s également plus serein·e·s pendant nos visites et face à la présence de jeunes enfants en général. « Cela égaie leur journée ! » nous a-t-elle assuré. Il y a donc un réel changement de perception de part et d’autre. Nous avons pu nous rendre compte qu’il n’était pas nécessaire d’avoir des connaissances artistiques et que nous n’étions finalement pas là pour enseigner quelque chose aux enfants, bien au contraire. En tant que professionnel·le·s de l’enfance, nous avons les outils pour accompagner notre groupe dans le musée en étant à l’écoute des émotions des enfants et de leur vision des différentes œuvres. Ces visites ont renforcé le lien construit avec les enfants et les échanges avec notre petit groupe d’enfants ont été réellement surprenants, voire franchement amusants. Ainsi, le projet nous a permis d’appréhender le musée avec moins d’objectifs et une meilleure anticipation de notre temps et du trajet. Nous avons aussi conclu qu’il n’était pas essentiel de préparer une activité avant la visite ni même après : c’est le présent qui compte ! De plus, le fait de venir en reconnaissance avant a été bénéfique : rien que pour savoir où sont les toilettes, quelles sont les règles du lieu, etc.

Si le projet semble à tout point de vue un succès, il n’en demeure pas moins quelques difficultés non résolues : en effet, pour que la visite soit réussie et que nous y prenions du plaisir, petits et grands, certaines conditions doivent être remplies. Il est difficile de passer un moment agréable quand nous sommes avec un groupe de trente enfants. Nous autres, professionnel∙le∙s, sommes concentré∙e∙s à gérer le groupe et les enfants ne peuvent explorer à leur guise les couloirs. Même dans le cas où l’un ou l’une d’entre nous part avec un groupe de dix enfants, il est plus agréable pour toutes et tous que nous soyons deux adultes. Pourtant, la réalité professionnelle ne rassemble ces conditions que rarement. Cela implique donc que nous ne pouvons pas réaliser ce genre de sorties aussi souvent que nous l’aimerions et que, malheureusement, tous les enfants ne peuvent pas y participer à la même fréquence. Ainsi, les possibilités offertes aux enfants et, par conséquent, l’égalité des chances s’en trouve réduite par rapport à ce que nous aimerions leur offrir.

Enfin, nous avons relevé le plaisir des enfants à entrer dans un lieu qui leur est de plus en plus connu, et surtout, ce que cela a permis par la suite : les ateliers en famille sont devenus un souvenir clé pour les enfants qui ont découvert le musée non seulement avec nous, mais également avec leur famille. Certaines y sont d’ailleurs retournées par la suite.

Conclusion

Malgré une année et un contexte social compliqués, ce projet nous a permis de sortir du quotidien tout en enrichissant notre pratique professionnelle. Certain∙e∙s d’entre nous n’étaient jamais allé·e·s au MCBA et ce processus nous a permis d’expérimenter quelque chose de nouveau, à l’image de ces tout-petits qui découvrent pour la première fois les lieux. Joli parallèle mettant en lumière la force de notre métier : faire découvrir nécessite de découvrir soi-même, de rester curieux et curieuse face au monde, d’être prêt·e à expérimenter des choses nouvelles. De plus, cette ouverture culturelle nous a permis de favoriser l’égalité des chances auprès de certaines familles, qui d’elles-mêmes ne seraient peut-être jamais entrées au musée.

Après cette expérience, il nous a semblé essentiel de garder une trace qui pourrait donner envie à d’autres équipes de sortir de leur quotidien. On le sait et on l’a dit : tout dépend de la dynamique, du nombre d’enfants, du temps de trajet…Mais si tous ces éléments sont réunis et que vous souhaitez faire le pas, alors n’hésitez plus ! Osez ! Cela en vaut vraiment la peine…

Maude Onrubia

Bibliographie

Blanc, Coralie ; Ceylan, Arjen ; Mugnier, Marianne ; Fereira, Willy et Fracheboud, Michelle, (2019), « A la découverte de la ville », in Revue [petite] enfance N° 130, pp. 84-92.

Kraus, Karin ; Ferreti, Andrea et Meier, Lorenz, (2019), Eveil esthétique et participation culturelle dès le plus jeune âge. Réseau suisse d’accueil extrafamilial & Haute école des arts de Berne & Pro Enfance (éd.), Lausanne.

Le Pape, Yannick (2015) « L’accueil des tout-petits au musée : enjeux et résistance », Petite enfance: socialisation et transition, Paris. Récupéré de : https ://hal-univ-paris13.archives-ouvertes.fr/hal-01261989/document.

 

[1]-Partenaire Enfance et Pédagogie, association qui soutient le développement d’un travail de qualité dans les lieux d’accueil de l’enfance du canton de Vaud.

[2]-Les étapes se sont organisées autour des rencontres entre l’équipe du CVE et la médiatrice du MCBA. Chaque rencontre a tourné autour d’un aspect du projet : poser les bases, comme décrit précédemment, parler des risques et des peurs des un·e·s et des autres, appréhender l’arrivée sur le site, travailler sur les œuvres et la manière de les aborder avec les enfants, puis transmettre ce projet aux parents. Nous avons ensuite bénéficié d’une visite guidée et finalement fait le bilan du projet. Les visites avec les enfants se sont déroulées en parallèle et ont aussi nourri nos réflexions à chaque rencontre.

[3]-Il s’agit du célèbre tableau intitulé : « Les Romains passant sous le joug ou La bataille du Léman » de Charles Gleyre, 1858.

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