Les nombreuses vies des savoirs des couloirs

Bref rappel de la démarche

La nouvelle rubrique « Les savoirs des couloirs » est partie du souhait de faire vivre les savoirs pratiques, ou plutôt praxiques (des pratiques mises en œuvre à partir de situations connues ou moins connues, voire imprévues, rencontrées jour après jour), des professionnel·le·s travaillant sur le terrain. Les éducs donnent des réponses pratiques en situation, en fonction de ce qu’ils et elles savent, comprennent, supposent, peuvent, etc.

Donner vie et visibilité à ces savoirs répondait à des envies multiples. Pour le métier, il y avait bien sûr la curiosité d’avoir accès à ce qui se fait, ce qui se dit, ce qui se vit, ce qui se tait dans les institutions. Mais il y avait aussi la volonté de rendre intelligibles la finesse et la variété des gestes quotidiens. Formaliser les savoirs, montrer leurs complexités, rendre visible la part cachée de l’activité professionnelle, donner la possibilité d’avoir un regard élargi sur le terrain.

Pour les éducs, nous savions que porter un intérêt à leur travail serait valorisant, aurait une dimension de reconnaissance.

Parler du travail oblige également à conscientiser ce que l’on fait parfois sans vraiment y penser.

Décortiquer des moments plus ou moins anodins du quotidien permet de mieux cerner toutes les micro-actions et les ajustements que l’on produit en situation et de les conscientiser.

Lors de situations vécues complexes, l’exercice oblige enfin à revenir sur ce qui a marché, sur ce qui a manqué, sur ce qui aurait pu être anticipé différemment de ce qui a été fait dans le feu de l’action, pour ne prendre que quelques exemples.

Il y avait aussi le fait que les professionnel·le·s ne se pressent pas au portillon pour écrire. Cela reste souvent une tâche ardue qui génère des craintes et est par conséquent peu pratiquée. Pourtant, ils et elles s’échinent au travail, trouvent des astuces pour faire face aux difficultés. L’idée a germé de partir d’entretiens et ainsi de donner la possibilité de s’exprimer en amont de l’écriture, mais à fin d’écriture. Nous souhaitions devenir des relais d’un savoir construit dans les lieux d’accueil. Consacrer du temps et mettre par écrit leur travail, pour en rendre compte dans la Revue, nous semblait une démarche intéressante. Après deux essais[1], nous pouvons dire que cela en vaut la peine.

Mise en visibilité des apports de cette expérience

Trois professionnelles (une éducatrice formation en emploi – EE –, une auxiliaire qui va commencer une formation – AUX – et une titulaire chevronnée – TIT –) ayant participé à l’exercice sur la thématique du toucher, sont venues rendre compte de leur expérience lors de l’assemblée générale de l’association de la Revue (automne 2021).

Elles ont « fait un tabac », même si elles n’étaient pas complètement sûres d’être à l’aise et/ou d’avoir des éléments intéressants à apporter à l’assemblée. Se prêter à l’exercice de l’interview est une chose, parler devant un public de vingt personnes en est une autre.

Nous avons identifié au moins quatre temps (vies) pour cet exercice, et nous avons donc demandé aux trois professionnelles présentes à l’AG de s’exprimer sur la façon dont elles avaient vécu les choses :

1)  Avant l’entretien

2)  Pendant l’entretien

3)  Après l’entretien

4)  Après la lecture de l’article produit à partir des entretiens.

C’est à partir de ces quatre temps que ces trois professionnelles ont pris la parole, chacune à leur tour.

 

Les pédagogies du projet – Collectif CrrC
Le temps des cavernes – Collectif CrrC

Temps 1 (avant l’entretien) : mise en route discrète et plus concrète.

L’avant a été perçu de manière différente par chacune d’entre elles. Ce qui pourrait être expliqué par leur statut d’ancienneté et leur fonction actuelle.

EE était « trop prise dans sa formation pour arriver à y penser avant », elle a simplement annulé ce premier temps.

AUX était « assez partante pour se faire interviewer, cela pouvait être une expérience sympathique, par contre le toucher je ne savais pas trop ce que je pouvais dire dessus… Je me suis demandé s’il fallait que je me renseigne, que je lise des documents, et au final, j’ai décidé de rester plutôt naturelle et de parler de mes expériences… de parler de mon vécu. »

TIT raconte qu’elle a tout de suite été partante et que le thème lui a tout de suite parlé : « “Toucher pas toucher”, c’est vraiment un thème qui m’inspire beaucoup, (…) je préparais un colloque sur la dimension affective, il y avait un lien… en travaillant en nurserie plus particulièrement. (…) ça a tourné dans ma tête, quelles sont les réflexions autour de ce sujet, les situations du moment que je rencontre, je savais qu’il y aurait des questions ciblées, mais que ça allait être un échange, un dialogue. J’ai aussi reparcouru des anciennes revues : La distance éducative, Le corps dans le travail. »

Trois approches différentes ressortent, allant de pas de préparation du tout, à une réflexion flottante, pour finir par une approche plus poussée en lien avec les préoccupations du moment dans le cadre du travail.

Les pensées s’amorcent, plus ou moins, elles sont étayées par du vécu et/ou des lectures.

Temps 2 (pendant l’entretien) : mise en travail avec mise en œuvre réflexive des gestes en situation.

La prise de parole des un·es et des autres (soit huit personnes interrogées au total), qu’ils et elles se soient préparés ou non, n’a posé aucune difficulté. Des exemples et des situations concrètes sont bien présents dans la tête de chacun·e. Voilà ce que relatent les éducs présentes à l’AG :

EE explique que ce qui lui est « premièrement venu en tête, c’est ces touchers intenses, (…) soit quand on devient le doudou de l’enfant, il nous touche beaucoup et on accepte ou on n’accepte pas, ou encore ces touchers, ça m’est déjà arrivé de me poser la question : est-ce que je ne me rapproche pas un peu trop de la maltraitance, de contenir comme ça ? Maintenant c’est un peu plus clair pour moi, mais au début que j’étais dans le métier, je me posais la question : est-ce qu’il n’y a pas une limite à ce toucher quand même ? C’est d’abord ce qui m’est venu en tête et puis après, ces gestes quotidiens, j’ai envie de dire assez naturels… j’ai dû comme rembobiner sur ces gestes qu’en fait, je ne réfléchis pas vraiment… très inconscients, du coup, réfléchir quand est-ce que je les fais, pourquoi je les fais, qu’est-ce qu’ils amènent dans mon quotidien au travail ? »

AUX rebondit aux propos de EE et c’est comme si on avait ici un « entre-temps », car s’instaure un dialogue entre les propos des unes et des autres.

AUX : « Toi, tu t’es visualisée parce que tu es chez les moyens et moi à la nurserie, puis moi, le toucher il était vraiment, tout le temps un peu doux et vraiment du porter, et… je me suis beaucoup visualisée dans mon travail et je me suis rendu compte que c’était indispensable, on ne peut pas faire sans. Je suis beaucoup dans le toucher, je suis assez tactile dans ma vie en général et dans mon métier, c’est quelque chose qui fait partie de moi. C’est assez important pour moi d’être à l’aise avec ça. »

TIT ajoute qu’elle « rejoint les questions entre la juste distance/proximité en lien avec le contact physique. Pour moi, cette expérience a été stimulante, aussi valorisante en tant qu’éducatrice de me dire qu’on s’intéresse à mon expérience et… quand on est sorti des études, on est moins dans ce dialogue, donc ça a été très enrichissant. Ça a été fluide et Michelle m’a mise très à l’aise. Les questions ouvertes et les relances par thématiques m’ont permis de faire des liens et de penser à de nouvelles choses et aussi en lisant l’article, mais je ne veux pas brûler les étapes. J’étais contente de la manière dont j’ai pu amener les sujets, (…) faire des liens théorie-pratique. »

S’ensuit une première question du public : Mais, pendant l’entretien, vous vous voyez travailler en même temps, vous faites référence immédiatement à des situations ? Toutes en cœur répondent oui et TIT précise « qu’effectivement il y a des images, et puis après des idées générales sur les situations un peu “types” et puis d’autres plus spécifiques ». Il ressort très clairement que, pendant l’exercice, des images du travail sont mobilisées, c’est très situé.

Une seconde question-remarque s’ajoute : « Quand vous dites que vous ne vous êtes pas préparée, je trouve cela intéressant, parce que, pendant l’entretien, vous ne vous basez que sur votre pratique, et ça je trouve juste génial, il n’y a pas d’autres images de ce qui devrait être, vous êtes les auteures de votre métier ». Toutes les professionnelles valident.

Michelle[2] (intervieuweuse) confirme ce point : « Moi, ce qui m’a frappée, dans tous ces entretiens que j’ai eus, c’est que les personnes interrogées ont tout de suite amené… je posais des questions assez générales et c’était tout de suite des situations qui leur venaient à l’esprit. Oui, il s’est passé ça, ou j’ai discuté de ça avec ma collègue, cela faisait tout de suite référence à des situations de travail. »

Temps 3 (après l’entretien) : mise à l’enquête de son propre travail et de celui des autres.

Après l’entretien, la machine à réfléchir continue de carburer de soi à soi, de soi au collectif de travail dans lequel on évolue :

EE : « Dans les minutes qui ont suivi les questions, c’était : “Mais est-ce que je fais trop ?” (touche trop) (…) en fin de compte j’ai pu me dire: je pense pas, parce que, quand je vois ce que ça amène aux enfants, je pense que non, que c’est ce qu’il faut. Je me suis aussi posé cette question… parce que moi j’ai clairement besoin de ça pour faire ce travail, ça fait partie de mon travail et je me suis posé cette question de balance un peu et je me suis rendu compte qu,e pour moi, c’est un peu l’équivalent : eux, ils en ont énormément besoin pour leur sécurité, pour leur développement tout ça, et moi j’en ai besoin pour être satisfaite de mon travail, c’est une balance, c’est pour les deux. Un peu plus tard, il y a eu l’observation de mes collègues, j’ai fait un peu plus attention à ça, à ce toucher et ce que j’ai pu remarquer, c’est qu’on avait toutes des façons de faire, de toucher différemment et surtout… dans la quantité, on va dire, et ce que j’ai pu quand même voir, alors je le sentais déjà avant, les enfants quand ils sont en difficulté, ils vont aller voir ces éducs qui touchent. »

AUX : « Après l’entretien, je me suis plus visualisée travailler, je m’observe en travaillant (en train de travailler), je faisais pareil avec mes collègues, voir un peu comment ça se passait, tout en apprenant de leur manière de faire. J’ai aussi eu cette question, est-ce que je fais trop ou… pas assez, mais je suis sûre que je ne le fais pas « pas assez », je suis vraiment beaucoup dans le toucher, je me demandais parfois : est-ce que c’est nécessaire pour parler à un enfant, des fois de juste mettre la main sur lui, est-ce que c’est nécessaire ou pas, bon c’est vrai que je ne pourrais pas faire autrement non plus parce que c’est ma manière de faire, c’est comme ça que mon lien avec les enfants se crée et que j’ai un bon lien avec les enfants. Ça m’a quand même un peu questionnée. Mais d’un côté aussi rassurée… je suis ok avec ce que je fais. »

TIT :

« Je me retrouve bien dans ce qui est dit et c’est clair que, dans sa propre posture, celle de ses collègues et parfois les décalages, c’est sur ça que j’ai porté un peu mon attention (…) là où je vous rejoins bien, c’est, je pense, que les enfants sont assez clairs. J’espère pas être trop, maintenant un enfant, si on est attentif, il va montrer son besoin ou non de proximité. Là où j’ai mis plus mon attention et c’est aussi suite à la lecture de l’article, les toucher pour par exemple stopper un geste, etc., j’ai pas pendant notre échange, ce n’est pas ce qui m’est venu à l’esprit et je me suis dit, il y a tous ces touchers-là aussi. (…) oui aussi plus conscientiser les gestes. »

EE revient sur pourquoi elle sait aussi qu’elle ne touche pas trop : « Quand il faut pas le faire je le fais pas. Il y a des enfants qui n’aiment pas être touchés, qui n’aiment pas ça… où il faut beaucoup plus de temps. Aussi en m’imaginant des situations, je remarque que, sans problème, je touche pas des enfants qui ne veulent pas être touchés. Je me dis : c’est pas trop, t’envahis pas les enfants. »

En lien avec les touchers plus secs, les touchers de cadrage ou de dérapage tels qu’ils ont été intitulés dans l’article[3], AUX raconte un souvenir qu’elle avait mentionné dans son premier échange : « Je faisais un remplacement dans une garderie et il y a des gestes que je trouvais beaucoup trop brusques et pas adaptés, des touchers trop forts et justement en nurserie, … où les enfants ne peuvent pas être déplacés comme ça. »

Je choisis de retranscrire quelques remarques du public qui, d’une certaine manière synthétisent les propos et nous permettent de poursuivre la réflexion :

« Vous avez au début parlé des valeurs du non-jugement, ce qu’on essaie de dire depuis très longtemps dans cette revue c’est qu’on ne peut pas travailler si on ne porte pas un jugement sur le travail. En gros, ce que dit AUX c’est qu’il y a des gestes qui sont trop brutaux, ce que dit EE c’est que parfois il y a un risque d’intrusion parce qu’on risque d’en faire un peu trop et en face de ça, ce qui rassure TIT, c’est la puissance enfantine qui dit que si l’enfant n’a pas envie d’être touché, il va le signifier de manière assez forte, même s’il a 3 mois (…). Cela veut dire que, si ce jugement du travail, on le balaie d’un coup en disant : on est pour le non-jugement, alors on se prive aussi d’un outil de travail qui consiste à dire et à remettre en cause, ce que vous avez toutes fait les trois sur des registres différents, soit votre propre travail parce que ça travaille là-dedans (dans votre tête), vos propres gestes, savoir s’ils sont adaptés, s’ils sont trop ou pas assez, et, puis après, c’est aussi de voir vos collègues qui n’agissent pas tout à fait pareil. Parce que pas pareil, ça ne veut pas dire que tout le monde est égal et que tout est bien, c’est qu’il y a un certain nombre de “brutes épaisses” qui travaillent dans le milieu. Ce serait un jugement du travail qui peut prendre des formes de parité et pas des formes hiérarchiques, ni sanctionnantes. »

Ou encore cette remarque qui met le doigt sur une partie du processus engagé :

« Un élément que j’aimerais relever c’est “regarder autrement” ce que font vos collègues. C’est-à-dire d’avoir ce souci de comment font les collègues à partir du moment où vous, vous avez travaillé sur ce sujet, vous avez réfléchi à ce sujet, vous l’avez réfléchi en fonction de vos propres actions et vous êtes allées voir comment les autres faisaient. Il y a ce mouvement de comparaison, de réflexion. »

Temps 4 (après lecture de l’article) : mise en perspective élargie. Il y a eu également mise en évidence d’une communauté de pratique (grâce à l’élaboration croisée) lors de la présentation publique.

Dans le cadre de la démarche, nous avions choisi l’option de faire lire l’article rédigé à nos trois comparses pour avoir un retour commun lors de notre réunion, afin de savoir comment les personnes recevaient les propos et si cela leur permettait d’affiner encore plus leur réflexion.

EE : « Ce que j’ai beaucoup aimé dans cet article, entre autres, c’est cette typologie des touchers. J’ai trouvé très intéressant, je me suis posé la question en lisant, est-ce que j’use de tous ? ou est-ce principalement un ? (…) et puis, il y a aussi ce bout où ça m’a rassurée sur cette question de “est-ce trop” ? et là en le lisant… il y a d’autres éducatrices qui fonctionnent comme moi, après il y a l’appui de la théorie aussi… »

AUX : Quand j’ai lu l’article, j’ai trouvé aussi très intéressant, complet, bien fait, bien structuré, j’ai aimé ce côté réalité du travail avec les éducatrices, le côté réflexion avec les aspects du toucher, j’ai adoré, en fait il y en a encore un et encore un, (…) ce que j’ai bien aimé aussi c’est ce côté recherche, avec les références de livres qui parlent du toucher, (…) pour aller plus loin si besoin… »

EE : « En fin de compte, il est très vivant cet article, avec ces phrases du terrain très brutes, qui sont mises au milieu, (…) il se lit facilement. »

TIT : « Ça m’a touchée de pouvoir le lire en avant-première, c’est un privilège… il est effectivement assez long, mais il y a tout à garder. Je rejoins les autres concernant la typologie des touchers, je me suis dit : ah tiens, alors tout me parle. Le fait d’avoir pu trouver des titres, ah oui… ça m’a aussi ouvert plus l’esprit en me disant : puis il y a ça, puis il y a ça. J’étais restée concentrée sur l’aspect des besoins et il y a tout une autre part. Par rapport au toucher qui agace comme il séduit, qui mobilise aussi l’inconscient, que la qualité du portage est primordiale pour construire ce lien, il y a aussi les questions autour du Moi-peau. Il y a aussi tout ce rapport de soi avec l’autre et que ça communique et qu’il y a des touchers qui dérangent et le toucher initié par les enfants qui viennent chercher l’adulte et qui s’agrippent, il y a tout un monde là autour. Comment aussi en équipe oser parfois questionner certaines pratiques (…). Ça me donne envie de reprendre des passages pour mon fameux colloque. »

Nous pensons qu’un vrai travail réflexif sur un temps long s’est mis en place, puisque pour chaque étape une élaboration a été établie. C’est bien parce que deux « chercheuses » sollicitent des collègues que la chose se formalise. Devoir dire à d’autres ce que l’on fait, ce que l’on voit et perçoit, répondre à des questions obligent à penser et à « théoriser » son travail.

Pour conclure

Produire ensuite un article à partir de ce matériau permet, comme l’a mentionné Frund[4] lors de l’AG, de « réunir, d’articuler, d’intégrer deux dimensions qui sont celles de savoir professionnel, d’expérience, de pratique professionnelle et puis d’académisation, de formalisation “scientifique” de ce savoir. (…) C’est une façon de procéder, une façon de travailler qui potentiellement a quelque chose de formateur. (…) On sent dans ce que vous disiez toutes trois une mise en discussion des règles de l’art du métier, de ce qui se fait, de ce qui ne se fait pas. On voit que le métier, il bouge tout le temps, il est vivant (…). L’objectif de la rubrique c’est d’expliciter tant que faire se peut, formaliser et de donner à ces savoirs professionnels, à ces connaissances professionnelles un statut supplémentaire de Connaissance. »

La démarche permet d’offrir aux professionnel·le·s un espace d’échange, de « délibération sur le travail »[5] diraient Collard et Boichot, un peu différent de l’ordinaire : au carrefour du formel et de l’informel dans le sens où ce n’est ni un colloque d’équipe standard avec présence de la direction, ni au coin de la machine à café juste entre collègues. Les intervieuwers ne sont pas des chercheurs mandatés par une entreprise de management (audit), ce sont des personnes du terrain et la parole s’en trouve libérée. Cela rejoint les propos de Molinier (Ibid., p. 169) qui mentionne l’importance d’un espace moins formel pour une parole plus déliée en ménageant « les conditions propices à une parole incertaine, à une parole inachevée, à une parole qui se cherche ou cherche à traduire une expérience, quand bien même elle ne serait pas encore bien sémiotisée ».

Notre tentative s’est avérée être un vrai outil de formation potentiel, mais aussi de formalisation de savoirs, et nous encourageons ceux et celles qui sont intéressé·e·s à tenter l’aventure, à le faire, afin de nourrir cette rubrique en abordant d’autres aspects du travail d’éducs auprès de jeunes enfants (soit en tant qu’enquêteuses au sens de Dewey ou comme intervieuwé·es).

Karina Kühni

Que sont-elles devenues ? – Collectif CrrC

[1]-Revue [petite] enfance N° 135 et N° 136.

[2]-Fracheboud, Michelle, coauteure de l’article.

[3]-Revue petite enfance N° 136, « Les savoirs des couloirs ».

[4]-Frund, Robert, rédacteur de la Revue [petite] enfance.

[5]-Collard, Damien ; Boichot, Rachel (2021), « Encourager la délibération sur le travail pour prévenir les violences physiques. Une approche par la psychodynamique du travail » in : Travailler N° 46, pp. 165-189.

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