Participation de l’enfant dans l’accueil parascolaire : un terrain fertile à cultiver !

Lorsque l’on m’a contacté pour prendre part à la rédaction de ce numéro spécifiquement dédié à la thématique de la participation de l’enfant, je me suis d’emblée demandé quelle était la légitimité de ma présence parmi les rédacteurs et les rédactrices. Avant d’entrer dans le vif du sujet, il me semble donc opportun d’expliciter d’où va émerger ma contribution et au nom de quoi elle s’inscrit dans ma pratique quotidienne. J’écris en qualité de responsable d’un accueil parascolaire lausannois que fréquentent une centaine d’enfants âgés de 6 à 10 ans. Avant d’occuper ce poste, j’ai accompli une formation d’animateur socioculturel et c’est essentiellement lors de ces études que j’ai acquis les bases méthodologiques de l’approche participative. C’est donc tout naturellement que, lorsque je me suis orienté vers le domaine de l’accueil parascolaire, j’ai emporté ces instruments de travail dans ma boîte à outils. L’axe réflexif de ma contribution est en quelque sorte une théorisation des pratiques participatives que notre institution est parvenue à mettre sur pied en quelques années. Cet article est donc une transposition en texte de ce que l’équipe éducative, les enfants, leurs familles et moi-même cultivons avec plus ou moins de réussite au quotidien. J’écris avec le regard d’un praticien du terrain et c’est pour cette raison que mon propos met en exergue des savoirs professionnels plutôt que des savoirs scientifiques, même si les deux sont évidemment étroitement liés. Mon espoir est d’encourager le plus grand nombre de professionnel·le·s du terrain à introduire avec les enfants des pratiques participatives au sein de leur institution, en montrant que c’est avant tout une méthodologie concrète. Vous l’aurez compris, je suis un fervent convaincu de l’approche participative et il est fort probable que je ferai (in)consciemment l’impasse sur de nombreux biais qui guettent cette approche très « tendance ». Après avoir précisé le fondement de ma pensée, permettez-moi de spécifier la forme qu’elle prendra. Lorsque j’ai découvert la quatrième de couverture de cette parution qui me semble résumer magnifiquement bien les enjeux sociétaux actuels que posent les démarches participatives au sens large, j’ai décidé de me poser ces questions à moi-même afin de partager avec vous ma manière de penser et de mettre en pratique la participation au quotidien. Ce faisant, je m’efforcerai de proposer des exemples issus de mon expérience du terrain institutionnel et axés sur les modes de participation qui correspondent à mon lieu de travail. Aux lecteurs et aux lectrices ensuite de transposer s’ils et elles le souhaitent mes propos à leur réalité professionnelle, tout en précisant qu’il ne s’agit en aucun cas de proposer un mode d’emploi, qui serait d’ailleurs bien inutile ! En effet la participation, comme toute action pédagogique, se construit au quotidien, se réajuste dans un processus continu d’essai et de réflexions successives, au sein d’une équipe donnée, d’un collectif d’usagers et d’usagères et d’un contexte bien précis.

Qu’en est-il de la participation de l’enfant dans le domaine de l’éducation professionnelle de l’enfance ?

Lorsque j’ai repris il y a cinq ans la responsabilité de la structure parascolaire dans laquelle je travaille, il existait bien une boîte-à-idées à la disposition des enfants, mais après un temps d’observation, j’ai fait le constat que les rapports qu’elle générait entre les enfants et l’équipe éducative n’étaient pas très sains. L’équipe exprimait une forme de pression liée à la quantité des demandes formulées et les enfants étaient empreints de frustration par rapport aux lenteurs d’exécution ou à l’impossibilité d’exaucer leurs souhaits. C’est là que j’ai ressorti et expliqué à mon équipe un vieux principe sur lequel tout animateur ou animatrice se base lorsqu’il se frotte au participatif : « Le processus compte autant (voire plus) que la finalité » ! Traduit autrement, pour que cet outil de base du participatif qu’est la boîte-à-idées perdure, il fallait absolument associer les enfants le plus en amont possible dans le processus de création de leur demande, c’est-à-dire inclure les initiant.es au stade de la conception déjà, dès que l’idée émerge ou que la problématique se manifeste. Pour y parvenir, l’équipe et les enfants se concertent au sujet de la façon de formuler une idée avant que le bulletin ne soit glissé dans la boîte, et se réunissent désormais lors de l’ouverture hebdomadaire de celle-ci. Cela a permis de rompre avec la vision consumériste de cet outil qui se résumait jusqu’alors à : « L’enfant demande, l’adulte exécute. » Ce changement de posture chez les enfants et chez l’équipe éducative a été déterminant pour la suite. En effet, l’adulte accompagnant devenait dès lors un facilitateur et non plus un exécutant au service des enfants. Cela a permis de ralentir le rythme des demandes, mais également de faire évoluer le regard posé sur les enfants. Avant cela, ils et elles étaient bel et bien considéré·es en tant qu’individus et très peu en tant que membres d’un collectif doté d’une communauté d’intérêts à part entière. A partir de là, nous nous sommes embarqués, mon équipe et moi, en direction de la dimension citoyenne, qui pour moi est centrale dans une structure d’accueil. En fait, je suis intimement convaincu que, dès l’apparition du langage chez les jeunes enfants, il est possible d’encourager l’expression d’avis, ainsi que la prise en compte de ces derniers dans le cadre d’une démarche collective, et que la participation doit être introduite non seulement dans le domaine parascolaire, mais déjà dans les lieux d’accueil préscolaire. Le milieu professionnel de l’accueil de l’enfance a été empreint historiquement par une vision psycho-affective mettant l’accent sur le développement de l’enfant et le suivi individuel, laissant peu de place à l’importance des relations entre enfants et aux enfants en tant que groupe social[1]. En ce sens, la recherche dans une équipe d’une perception la plus fine possible de ce qui se joue collectivement entre pairs et dans des groupes communautaires homogènes confère un regard complémentaire. Ce faisant, l’on s’offre en outre la chance d’attirer dans les institutions de l’enfance des profils professionnels différents, issus par exemple de l’animation socioculturelle et communautaire.

Quelles formes prend la participation de l’enfant ?

Cette demande ouvre vers un niveau de réponse plus concret et une multiplicité de pistes à suivre. En effet, la participation de l’enfant peut passer par la prise de parole, l’écrit, le dessin… La créativité n’a pas de limite ! Autant de matière à saisir dans l’instant présent lors d’une assemblée, d’un goûter-débat, un spectacle mis en scène ou via cette fameuse boîte-à-idées[2]. Ce n’est pas le mode opératoire en soi qui est le plus important, mais surtout la capacité des professionnel·les qui accompagnent les enfants à recueillir et interpréter tout élément pertinent lié à la thématique d’actualité qui anime le groupe en question. Je parle bien là d’une attitude générale d’adulte qui considère l’enfant comme un acteur à part entière, un partenaire qui collabore à la construction du lieu d’accueil. Cela se traduit concrètement et tout simplement par exemple en laissant traîner ses oreilles lors du repas ou en prenant part à un débat autour du baby-foot. C’est exactement ce qu’il vient de m’arriver au moment où j’écris ces quelques lignes, alors qu’en parallèle nous venons d’apprendre qu’un nouveau lieu d’accueil provisoire sera ouvert très prochainement dans le quartier afin de répondre aux besoins des familles. Pris par l’urgence, j’aurais pu décider seul des acquisitions matérielles en termes de jeux à y installer, en spéculant avec mon système de pensée d’adulte sur les souhaits des enfants. J’ai pourtant pris le parti d’aller questionner un groupe d’enfants qui jouait au baby-foot et qui, enthousiasmé par mon annonce, a vite fait d’abandonner sa partie. Après en avoir discuté, nous nous sommes retrouvés ensemble autour de l’ordinateur, à la recherche d’une table de ping-pong d’occasion. Il est donc tout autant possible de capter des avis pertinents et qui alimentent de façon complémentaire le processus participatif sous des formes tout à fait spontanées et sans préparation préalable.

Dans le quotidien des enfants, d’autres sphères institutionnelles dans lesquelles ils et elles gravitent leur offrent également des espaces de participation citoyenne. Au sein des familles, où certaines décisions sont prises de manière concertée entre parents et enfants, mais aussi de manière plus formelle dans les conseils des élèves et des délégué·es de classe existants à l’école, ou encore dans les conseils des enfants lausannois[3] implantés dans certains quartiers de la capitale vaudoise par exemple. Ces sphères offrent des facettes différentes mais complémentaires à la vie citoyenne des enfants. Néanmoins, pour que les enfants puissent y prendre pleinement leur place et qu’elles deviennent moins abstraites dans leur esprit, il me semble que les structures d’accueil ont un rôle à jouer en tant que lieux de conscientisation pour eux. C’est en ce sens que les structures d’accueil devraient assumer un rôle en tant que lieux où l’on fait confiance aux enfants en leur donnant la possibilité d’être des acteurs décisionnels de la réalité qui les entoure. Ce qui se joue là en termes d’interventions éducatives des équipes sur le terrain dépasse en réalité la notion d’approche participative pour contribuer au développement du « pouvoir d’agir » des enfants[4], qui prévoit non plus que les sujets (dans ce cas les enfants) s’adaptent à la réalité, mais qu’ils et elles s’organisent pour être à la source d’une nouvelle réalité qui leur corresponde au plus près.

A quoi l’enfant participe-t-il en réalité ?

Si à ce stade le déploiement de ce « pouvoir d’agir » dans notre lieu d’accueil reste une sorte d’idéal, néanmoins, la réalité sur laquelle l’enfant a un impact est multiple. Par la participation, l’enfant influe sur le choix des activités, de l’aménagement des locaux, des repas ou encore de l’acquisition du matériel. En somme, les enfants organisés collectivement via un dispositif participatif contribuent à orienter notre action professionnelle. Cela ne signifie pas que l’enfant devient responsable des choix institutionnels et stratégiques du lieu, ces derniers relèvent évidemment de la responsabilité des professionnel·les engagé·e·s à son service. A l’inverse, l’équipe professionnelle se doit de considérer les volontés de l’enfant et les possibilités de participer comme centrales dans la prise de décision, plutôt que faire primer l’organisationnel et l’administratif. A ce sujet, il me vient à l’esprit l’exemple de la récente fête des 6P. A l’issue d’une période de discussion-négociation informelle qui a duré plus d’une semaine, ce groupe composé d’une vingtaine d’enfants qui s’apprêtaient à quitter notre APEMS à la fin de l’année scolaire était tombé d’accord sur le programme d’une fête d’au revoir qui contiendrait des grillades et une baignade. Concrètement lors des accueils libres ou durant les repas, les enfants et l’équipe ont énuméré, puis éliminé toute une série de lieux et de combinaisons improbables, jusqu’au moment où tout le monde est tombé d’accord sur un programme à la fois réaliste et hors du commun. Par la suite, l’équipe éducative s’est donnée les moyens pour permettre l’organisation de ce que les enfants avaient imaginé : ils et elles ont contacté les parents pour que tout ce groupe puisse se libérer un mercredi-après, ils et elles ont préalablement repéré le lieu des grillades, ils et elles ont pris contact avec les gardes-bains de la piscine et se sont mobilisé·es sur un jour de congé. Vous en conviendrez, tous ces préalables auraient pu en démotiver plus d’un·e et pourtant, la fête s’est magnifiquement bien déroulée et tous les enfants concernés étaient au rendez-vous !

Au nom de quelle expertise ?

C’est une question que l’on peut légitiment se poser. Je dirais que, bien qu’il n’ait probablement pas choisi d’être là, puisque ce sont ses parents qui l’on inscrit à notre accueil, c’est pourtant bien l’enfant qui doit être le moteur de notre pratique. Vu le temps qu’il passe dans la structure d’accueil, l’enfant devient graduellement un·e utilisateur·trice expert·e du lieu qu’il fréquente. Il développe forcément un point de vue très pertinent à son sujet. Il est vital donc que les adultes qui l’accueillent puissent bénéficier de son avis. En d’autres termes, il est important de capter et de tenir compte du regard de l’enfant tout en le confrontant à notre réalité d’adultes (faite de contraintes et d’injonctions). C’est par exemple ce qui s’est déroulé chez nous il y a quelques années, lorsqu’un groupe d’enfants a proposé d’acquérir une console de jeux vidéo avec le budget d’aménagement dont nous disposions. Après divers repérages, l’équipe éducative a rapidement pris conscience que la console coûtait bien trop cher et aurait pu mettre fin à cette demande des enfants en se basant sur le seul argument du prix. Cela d’autant qu’en plus de son éventuelle acquisition, il allait falloir réfléchir au cadre dans lequel ce type d’activité pourrait être déployé : quel type de jeux acquérir ? Comment apporter des garanties suffisantes à leurs parents concernant le temps d’écran et les autres soucis bien légitimes des adultes en lien avec les outils numériques ? Comment réguler l’accès équitablement ? Et pourtant, portés par leur projet et par leurs propres moyens, avec l’accompagnement de l’équipe éducative, les enfants ont réuni l’argent grâce à un vide-grenier et ont été à la source du choix des jeux (coopératifs) et de la mise sur pied d’un système ingénieux d’inscription, qui par ailleurs tient compte du temps d’écran écoulé (donnée utile aux parents dans le cadre familial). C’est ainsi qu’en considérant l’enfant en tant qu’expert, on lui confère par la même occasion le rôle d’une personne active et dotée de savoir.

Au nom de quelle intention ?

Comme le démontre l’exemple de la console de jeux vidéo, favoriser la participation de l’enfant, c’est une forme de garantie pour l’adulte qu’on ira directement à l’essentiel, sans filtre et sans hypocrisie. L’intention est donc d’instaurer un dialogue sincère et transparent (avec un niveau de langage adapté) entre les adultes engagés et les enfants accueillis.

Autre intention délibérée : mettre le collectif d’enfants au centre de l’action et limiter l’impact des enjeux organisationnels, de la pression des chiffres ou des injonctions parentales.

Il y a aussi l’idée de travailler, à travers le participatif, la cohésion du groupe et l’inclusion du plus grand nombre. Dans le discours que nous affirmons en équipe, nous réitérons souvent qu’il n’y a pas de mauvais avis, que tous les avis comptent, que la recherche d’un consensus (qui ne soit pas le plus petit dénominateur commun, mais au contraire, une élaboration commune du groupe) est difficile, mais qu’elle doit prévaloir sur l’idée d’un vote qui certes départage rapidement mais qui laisse de côté par conséquent toute une minorité. Ces pratiques participatives ont donc l’intention de favoriser l’estime de soi : se sentir concerné·e par le débat, mais également avoir la garantie d’être pris·e en considération.

Avec quel statut ?

L’enfant qui participe n’a pas un statut d’alter-ego vis-à-vis de l’adulte qui l’accueille, bien sûr, mais il reste le principal intéressé d’un lieu qui est souvent sa deuxième « maison ». L’enfant est donc notre interlocuteur principal et privilégié. C’est envers lui que les professionnel·le·s doivent s’adresser en priorité, non pas pour se déresponsabiliser, mais avant tout parce qu’en dépit de sa taille, il est bon de rappeler qu’un enfant n’est pas un demi-citoyen, mais bel et bien une personne dotée d’un avis à part entière et qui compte pleinement.

Me voici arrivé aux deux dernières questions qui s’opposent entre elles et auxquelles je vais répondre de façon tout autant tranchée :

L’enfant participe-t-il à des situations quotidiennes où l’on considère qu’il est capable de négocier et de donner du sens au monde qui l’entoure ? Ou participe-t-il à des situations artificielles dont il devient l’alibi ?

Dans notre pratique, le dispositif est pensé de telle façon que l’enfant puisse, graduellement, selon son degré de compréhension et de maturité (dans l’arc d’un parcours qui dure quatre ans) prendre part à la vie quotidienne du lieu. Cela se passe soit via des propositions libres grâce à la boîte-à-idées, soit via des réflexions thématiques et collectives plus élaborées qui se déroulent sous forme de goûters-débats ou, lorsque cela s’impose, en réunissant « l’assemblée permanente » convoquée si des décisions importantes et qui impactent tout le groupe doivent être prises. Mais cela passe aussi, de manière plus informelle, par la capacité des professionnel·les à être à l’écoute et ouvert·es à ce qui vient des enfants dans le quotidien.

Néanmoins, il me semble important de relever que, pour ne pas verser dans la manipulation des enfants[5], il est indispensable que certains ingrédients soient réunis et mis en œuvre de concert. Dans un contexte aussi normatif que l’accueil parascolaire, il faut disposer d’une réelle marge de manœuvre institutionnelle et avoir la confiance de son employeur (politiques, chef·fes de service, etc.). Ensuite et par effet de cascade, il faut être d’accord évidemment de mettre en jeu cette marge de manœuvre et cette confiance auprès des enfants. De plus, il faut des ressources : du temps (le processus participatif est souvent lent), de l’argent (mais les projets participatifs peuvent aider à débloquer des ressources), des compétences spécifiques (le savoir-être ne suffit pas) et des personnes de référence dans l’équipe, qui se portent responsables et sont garantes du suivi des projets (indispensable contre la démobilisation). Sans ces ingrédients minimaux, le risque est trop grand de verser dans une entreprise peu constructive et qui donnera naissance à de la frustration, tant pour les enfants que pour le personnel investi.

Me voici arrivé au terme de ce bref plaidoyer en faveur de la participation des enfants. Ma contribution est certainement partielle et l’attitude délibérément enthousiaste envers cette méthode ne saurait me faire taire les diverses sources de difficultés que nous avons éprouvées ou que nous éprouvons encore aujourd’hui dans l’implantation du projet participatif. Je pense au manque de personnel suffisamment expérimenté dans l’approche collective, à la taille des groupes d’enfants à accueillir, au développement frénétique des structures d’accueil, au fort tournus au sein des équipes ou encore au budget de fonctionnement souvent limité. Toutes ces sources d’instabilité nuisent certes à la qualité du ­projet mais ne sauraient le réfréner, l’enthousiasme des enfants et qui émane du terrain est trop puissant ! Oui, j’écris sous l’influence d’un terrain particulièrement fertile, fertile pour l’expérimentation. Pour moi, le terrain du parascolaire se situe au carrefour entre le champ de l’accueil de l’enfance et le champ de l’animation socioculturelle. Les tranches d’âges des enfants accueillis sont marquées par une curiosité et une créativité uniques en leur genre. En bref, le climat est parfait pour introduire et développer des dispositifs participatifs. Pour commencer, nul besoin d’entamer une conversion totale et transversale qui engloberait toute l’institution, les retours sur investissement seraient bien trop lointains et l’échec quasi garanti. Au contraire, pourquoi ne pas tenter l’expérience avec un dispositif léger et évolutif en fonction de la maturité du groupe d’enfants et de l’équipe éducative. Ce qui compte au départ, c’est qu’adultes et enfants soient réunis et puissent donner leur avis (qu’ils soient présents une fois par semaine ou tous les jours) concernant les éléments dont est fait leur quotidien. Cela va de petits détails tels que la correction de la recette de la sauce à salade, à des choix dont l’impact sera plus durable sur la vie de tous les jours, comme le réaménagement d’une salle d’activité. Une fois que ces premières expériences concrètes seront acquises, il y a fort à parier que parents et voisins s’embarqueront avec vous dans des rêveries sans limites : bienvenue chez nous si voulez le découvrir de vos propres yeux dans notre nouveau jardin de quartier collectivement organisé entre les enfants, les parents et les professionnel·es ! [6]

Dario De Luca

 

[1]-Pour aller plus loin sur ce sujet, voir par exemple : Mayall, Berry (2007), « Sociologies de l’enfance », in Brougère, Gilles et Vandenbroeck, Michel (dir.), Repenser l’éducation des jeunes enfants, Peter Lang, Bruxelles, pp. 77-102.

[2]-A ce sujet, je me permets de vous renvoyer vers la section dédiée aux pratiques participatives des 4-12 ans qui se trouve sur le site internet du CREDE, vous y trouverez plusieurs exemples détaillés de modes opératoires participatifs qui ont été déployés dans différentes structures d’accueil de l’enfance parmi lesquelles celle dont je suis responsable :
https ://crede-vd.ch/ressources-pedagogiques/4-12-ans/pratique-participative/

[3]-https ://www.lausanne.ch/vie-pratique/enfance-jeunesse-famille/culture-loisirs-vacances/integration-participation-citoyenne/conseils-des-enfants.html

[4]-Le Bossé, Yann ; Bilodeau, Annie ; Chamberland, Manon et Martineau, Suzie (2009), « Développer le pouvoir d’agir des personnes et des collectivités : Quelques enjeux relatifs à l’identité professionnelle et à la formation des praticiens du social. » Nouvelles pratiques sociales, vol. 21, N°2, pp. 174–190.

[5]-Pour explorer plus avant les différentes formes que peut prendre la participation (et la non-participation qui se donne des allures de participation), voir : Hart, Roger. (1992) « Monter l’échelle de la participation », UNICEF Les enfants d’abord.

[6]-Le collectif pour un jardin de quartier à Dapples constitué d’enfants, de parents, de professionnel·les et d’habitant·es du quartier a remporté le prix d’encouragement 2021 du concours « Nature en Ville ». Grâce à ce soutien, cette démarche participative est toujours en cours : Le Concours Nature en ville soutient des projets favorables à la biodiversité (lausanne.ch)

Délire du juste – Collectif CrrC
Retour en haut